Selon une récente étude, la France figure au 4e rang européen au nombre d’opérations de financement bouclées par ses fintechs depuis 2013. Elle est notamment devancée par la Suède.

Avec 38% des levées de fonds conclues en Europe depuis 5 ans, le Royaume-Uni est de loin le premier marché continental pour la Fintech, selon une étude de CB Insights. Il devance la première économie de la zone, l’Allemagne (14%). A la troisième place, avec 9% du total des tours de table, la Suède et ses 10 millions d’habitants (9%) devance la France (8%). Si l’on ne prend en compte que les deals de l’année 2017, l’Hexagone reste à la 4e place, mais sa « part de marché » s’améliore (11%) et se rapproche de celle de l’Allemagne (13%).

Le classement change, en revanche, si l’on classe les pays selon les montants captés. En 2017, le financement de la Fintech devrait dépasser en Europe les 4 milliards de dollars. Si ce chiffre se confirmait, il représenterait une forte progression, 117%, par rapport à 2017. Où va cet argent ? Peu en France, qui sort du top 5, derrière le Royaume-Uni (44%), l’Allemagne (16%), la Suède (9%), l’Irlande (7%) et la Suisse (5%). La France paye ainsi son incapacité à accoucher de « licornes » : aucune société française ne figure dans le top 10 des fintechs européennes les mieux financées, dominé par la Suédoise Klarna (598 millions de dollars).

Les fintechs s’essoufflent-t-elle ?

Selon Les Echos, citant les données de la plateforme d'analyse de start-up Tracxn, le nombre de fintechs créées « est tombé à 32 en France en 2016, contre 82 en 2015 et plus d'une centaine en 2015 ». Un signe clair d’essoufflement des jeunes pousses du secteur financier, qui se manifeste également en Grande-Bretagne ou en Allemagne.

Où est le problème ? Les fintechs souffrent encore de la fragmentation des différents marchés nationaux, et ont donc du mal à se déployer à l’échelle européenne, ce qui est souvent indispensable à leur business model, estime un rapport d’Accenture. Et même dans leurs marchés d’origine, elles peinent à capter des parts de marché significatives. « Les énormes coûts à engager pour construire un bilan financier et pour acquérir des clients impliquent d'investir pendant 10 à 15 ans pour créer une véritable banque challenger », estime ainsi Accenture.