Le « transfert de pouvoir d'achat » vers les actifs prévu par le budget de 2018 « n'a pas d'équivalent », a assuré lundi Edouard Philippe qui « conteste évidemment » que les plus riches contribuables soient les grands gagnants de ce premier projet de loi de finances du quinquennat.

« Le transfert de pouvoir d'achat qui va être réalisé pour les actifs n'a pas d'équivalent. On n'a jamais fait autant de transfert de pouvoir d'achat pour les actifs. Ça n'a rien de neutre. C'est 7 milliards d'euros au global », a déclaré le Premier ministre sur Europe 1. « Tous les Français, enfin tous les actifs, vont pouvoir le constater à partir de la fin du mois de janvier et au cours de l'année avec la mise en place de la suppression progressive de la taxe d'habitation », a ajouté Edouard Philippe.

La Une du Monde sur « les plus riches, grands gagnants du budget Macron », « je la conteste évidemment ». « Derrière cette idée que ce budget serait déséquilibré, il y a soit de l'incompréhension, soit parfois, je ne pense pas du tout que ce soit le cas du Monde, de la mauvaise foi », a-t-il dit. « Il y a dans ce budget énormément de mesures qui sont destinées à améliorer et protéger la situation des plus fragiles. Et je constate que lorsqu'on les évoque, ceux qui nous écoutent ou nous interrogent les écartent assez rapidement du plat de la main, comme si elles ne comptaient pas ».

La réforme de l'ISF, « c'est un pari si vous voulez »

« Je considère que revaloriser massivement un certain nombre de minimum - l'allocation adultes handicapés, le minimum vieillesse, la prime d'activité -, ça ne s'écarte pas du plat de la main. Faire en sorte qu'il y ait un transfert de pouvoir d'achat, une augmentation de pouvoir d'achat à compter du 1er janvier pour les actifs et évidemment pour les plus modestes d'entre-eux, (...) ça ne s'écarte pas du plat de la main. Mais curieusement, la force symbolique de ça paraît pour un certain nombre de commentateurs moins importante », a regretté le Premier ministre.

La suppression de la partie non immobilière de l'ISF, qui représente 3,5 milliards sur les 7 milliards cités, « c'est un pari si vous voulez. C'est un calcul qui consiste à penser que nous avons tout à gagner à faire en sorte que l'argent s'investisse en France dans les petites entreprises ou dans les entreprises moyennes ». Quant aux taxes sur les produits de luxe, « les yachts notamment », « elles peuvent être augmentées ».