Le chef de file des députés LREM Richard Ferrand a assuré mardi qu'il n'y avait pas de dissensions au sein du groupe sur le budget et notamment la question de l'ISF, une porte-parole considérant ce débat comme « une tache sur la girafe ».

Interrogé sur des désaccords au sein du groupe après les critiques que suscite la réforme de l'Impôt sur la fortune (ISF), notamment l'exemption des biens de luxe, Richard Ferrand a répondu dans un sourire, aux abords de l'Assemblée : « Ah, vous aimeriez tant. Eh bien non, désolé ».

« Nous avons souhaité faire en sorte que l'ISF ne soit pas un frein à l'économie productive et à l'investissement privé et que désormais cela ne porte que sur la fortune immobilière », a rappelé cet ex-socialiste parmi les premiers ralliés à Emmanuel Macron, avant le début de la réunion de groupe hebdomadaire des élus LREM en présence d'Edouard Philippe.

« Le Parlement sera force de propositions »

« Entre les deux, il y a des biens de luxe qui ne contribuent pas directement à l'économie productive, donc nous allons regarder comment traiter ces sujets », a-t-il ajouté, alors que certains députés LREM, notamment le rapporteur général du budget, Joël Giraud, ont demandé ces derniers jours à « revoir » ce volet. Olivia Grégoire, une porte-parole du groupe et membre de la commission des Finances, a ensuite fait état d'une « séquence hyper ouverte » sur les amendements à venir sur le budget, ajoutant qu'Edouard Philippe était venu dire aux députés « sa grande vision sur le projet de loi de finances ».

« Pour tout vous dire, on dépose les amendements aujourd'hui, on commence à les regarder demain. Le Parlement sera force de propositions », a-t-elle ajouté, considérant le débat sur l'ISF comme « une tache sur la girafe ». Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a lui réaffirmé sa « confiance » envers les élus pour améliorer le texte « s'il y a des sujets à corriger » comme sur les produits de luxe. Mais l'objectif, « ce n'est pas de faire plein d'exceptions », a-t-il aussi prévenu à son arrivée à la réunion.

Darmanin favorable à taxer certains « produits ostentatoires »

« On est dans la chorégraphie habituelle de la discussion budgétaire », a aussi tempéré Arnaud Leroy, membre de la direction collégiale de LREM et ancien socialiste, disant sa « confiance inébranlable dans l'intelligence des parlementaires » qui permettra après un débat d'aboutir à « une solution intelligente, pérenne, équitable ».

Sous le feu des critiques, notamment à gauche, les ministres de l'Economie et des Comptes publics, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, se sont déclarés ouverts dimanche à la possibilité de taxer certains « produits ostentatoires », sans remise en cause de la réforme de l'ISF.