Le Plan épargne logement n’en finit plus de perdre de son attractivité. Son taux contractuel est tombé à 1% en 2016 alors qu'il était encore de 2,50% en janvier 2015. Pire : en 2018, les nouveaux PEL seront imposés dès la première année et la prime d’Etat disparaît. Faut-il profiter des derniers PEL avant le 31 décembre 2017 ?

1 - A quoi ressemblera le PEL dans sa version 2018 ?

L’intérêt des Plans épargne logement « version 2017 » se mesure par contraste avec les plans « version 2018 ». A partir du 1er janvier prochain, le PEL aura quasiment perdu tous ses avantages. Le projet de loi de finances pour 2018, qui sera prochainement débattu au Parlement, prévoit ainsi deux changements majeurs pour les plans ouverts à compter de cette date : la suppression de la prime d’Etat et la l’imposition des intérêts dès la première année de détention.

Pour le reste, le PEL n’évolue pas mais l’équilibre entre avantages et contraintes deviendra clairement défavorable. Car le Plan épargne logement prévoit toujours une obligation de versement équivalente à 45 euros par mois, nécessite d’être conservé un minimum de 2 ans pour maintenir le taux contractuel, et ne permet pas de réaliser des retraits partiels. Le gouvernement n'a pas été jusqu'à supprimer ce produit d’épargne, aujourd’hui détenu par près d'un quart des Français, mais, en fiscalisant sa rémunération et en supprimant la prime, il choisit de rendre le PEL très peu compétitif dans le paysage des placements bancaires. Avec le risque que ce produit s’éteigne à petit feu.

2 - Faut-il se dépêcher d'ouvrir un PEL ?

Vous ne possédez pas encore de PEL et vous hésitez à en ouvrir un avant l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018 ? Pourquoi pas ! Rémunéré à 1%, le Plan d’épargne logement « version 2017 » n’est pas forcément le plus rentable des placements. Mais ce taux est garanti sur la durée de vie du produit, soit 15 ans au maximum. Avec les cotisations sociales grimpant à 17,20% dès le 1er janvier prochain, la rémunération « nette » sera de 0,83%.

Il dispose d'autres atouts. Côté épargne : pas d’impôt sur le revenu, donc, du moins jusqu’au 12e anniversaire du plan. Côté crédit, la vocation originelle du PEL : la possibilité d’utiliser des droits à prêt pour obtenir un crédit au taux de 2,20%, en bénéficiant dans ce cas d’une prime d’Etat dont le montant maximal est de 1 525 euros. Seule condition : utiliser le PEL pour financer des travaux ou un projet immobilier.

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Dans sa version 2017, le PEL est un produit d’épargne à la rémunération honorable, supérieure à celle d’un Livret A par exemple. Et si les taux de l’ensemble des placements restent durablement bas, comme aujourd’hui, alors 1% ne devrait pas être inintéressant sur la durée. Si les taux remontent franchement, dans 2 ou 3 ans ? Il suffira de casser le PEL, voire d’en profiter pour un projet immobilier. La souscription d’un « PEL 2017 » ressemble donc à un pari, notamment si vous avez un projet d’achat immobilier à moyen terme. Car il ne faut pas oublier les contraintes du produit : le souscripteur doit pouvoir effectuer des versements réguliers, et bloquer l’argent pendant un minimum de 2 ans, faute de quoi les intérêts sont recalculés au taux du Compte épargne logement en vigueur (0,50% brut actuellement).

Ce qu’il faut retenir

  • Ouvrir un PEL avant la fin de l’année permet de profiter d’une rémunération de 0,83%, « nette » de cotisations sociales, pendant 12 ans.
  • Le taux du prêt PEL, de 2,20%, pourrait devenir intéressant en cas de remontée des taux.
  • Il ne faut souscrire un PEL que si l’argent peut être immobilisé pendant 2 ans minimum.

Plus d'infos sur le fonctionnement du Plan épargne logement

3 - Vous possédez déjà un PEL ? Faut-il en rouvrir un avant la fin 2017 ?

Sur l’aspect purement financier, les anciens PEL sont imbattables : selon les statistiques de la Banque de France, près de la moitié des 263 milliards d’euros amassés sur le PEL rapportent plus de 3,50% brut. Les plans ouverts d’août 2003 à janvier 2015 profitent eux d’un taux garanti de 2,50%. Un taux passé à 2% pour ceux ouverts jusqu’en janvier 2016, puis 1,50% jusqu’en juillet 2016. Autrement dit : si vous disposez d’un PEL mieux rémunéré, mieux vaut le garder. D’autant que tous les plans ouverts avant mars 2011 peuvent être conservés autant de temps que vous le souhaitez, sans limitation de durée. Pour les PEL ouverts depuis mars 2011, la durée de détention des PEL est limitée à 15 ans.

Reste un cas particulier : si vous avez un projet à moyen terme nécessitant d’utiliser l'épargne de votre PEL, clôturer l’actuel pour en rouvrir un peut être une option intéressante. Cette anticipation vous permet de vous ménager un placement au taux garanti de 1% pour les 15 prochaines années, partiellement défiscalisé et avec la possibilité de toucher la prime d’Etat (lire le point 2). Un conseil toutefois : selon la nature du projet, mieux vaut placer le pécule de l’ancien PEL sur un placement où l’épargne restera disponible mais pas sur ce nouveau PEL car vous ne pourrez pas le retirer sans casser le plan.

Ce qu’il faut retenir

  • Les « vieux PEL » sont financièrement plus rentables. Il est donc déconseillé de clore les anciens plans, sauf à vouloir récupérer son épargne.
  • Si vous pouvez anticiper un futur besoin d’argent, en revanche, fermer votre PEL et en rouvrir un vous permet de profiter des derniers plans partiellement défiscalisés.

Plus d'infos sur les anciennes générations de PEL

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