Michel Sapin, ancien ministre PS des Finances, a dénoncé jeudi le prélèvement forfaitaire unique (PFU), inscrit dans le budget 2018, « une injustice fiscale » qui va selon lui « à rebours » de « la lutte contre les inégalités » en France.

« Le prélèvement forfaitaire unique (...) ça veut dire que les plus gros revenus, qui viennent uniquement des actions, de la fortune financière, vont être imposés à 12,8% », a dénoncé l'ancien ministre de François Hollande sur CNews. « C'est le taux d'imposition d'un jeune cadre qui gagne 2 800 euros par mois. C'est de l'injustice fiscale », a-t-il fustigé. « C'est le grand principe de la progressivité de l'impôt sur le revenu qui est en l'occurrence abattu pour les plus grandes fortunes », a-t-il poursuivi, dénonçant « sur ce plan-là » une politique « profondément de droite ».

« C'est un bouclier fiscal »

« Globalement c'est un bouclier fiscal qui est quatre fois plus élevé que celui de Nicolas Sarkozy », a-t-il jugé. Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (17,2% au titre des cotisations sociales et 12,8% au titre de l'impôt sur le revenu), parfois qualifié de « flat tax », sera mis en place sur les revenus mobiliers, à l'exception du Livret A, du PEA (épargne en actions) et de la majeure partie des contrats d'assurance vie. Cette réforme coûtera 1,3 milliard d'euros aux finances publiques en 2018 et 1,9 milliard en 2019, selon le gouvernement. Un chiffre sous-évalué, selon l'OFCE, qui évoque un impact de 4 milliards d'euros.

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Si Michel Sapin a reconnu certaines « continuités » avec les budgets précédents, notamment sur la réduction des déficits et la baisse des impôts sur les sociétés, il a en revanche vivement critiqué la transformation de l'ISF en « impôt sur la fortune immobilière » : « La fortune immobilière c'est les petites fortunes. Il fallait maintenir l'impôt sur la fortune financière », a-t-il plaidé.