Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et son homologue des Comptes publics Gérald Darmanin ont assuré mercredi que le projet de budget 2018 bénéficierait à « tous les Français » et tiendrait l'ensemble des « promesses » faites ces dernières semaines par le gouvernement.

Les réformes prévues dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) « bénéficieront à tous les Français sans exception », et non pas « aux plus riches », a déclaré Bruno Le Maire, en présentant en conférence de presse les principales mesures fiscales et budgétaires prévues par le gouvernement.

« Nous avons voulu protéger les plus modestes, protéger les plus fragiles », en favorisant « le pouvoir d'achat », a ajouté le ministre, rejetant les critiques formulées ces dernières semaines par une partie de la gauche et par plusieurs associations, qui ont dénoncé des « cadeaux fiscaux aux plus riches ». « Le travail doit payer. Notre budget et notre politique, c'est celle de la feuille de paye », a ajouté Gérald Darmanin, en insistant sur la suppression progressive de la taxe d'habitation pour 80% des Français prévue d'ici 2020, avec une première baisse de 3 milliards d'euros l'an prochain.

Des baisses d'impôts plus faibles qu'annoncées ?

Le budget 2018 est « le budget des promesses tenues », a ajouté le ministre, alors que la publication du PLF a fait naître une polémique sur le montant des baisses de prélèvements obligatoires prévues par Bercy. Le gouvernement a annoncé cet été qu'il réduirait la « pression fiscale » de près de 10 milliards d'euros en 2018. Mais selon les chiffres communiqués par Bercy, le montant net des baisses d'impôts pour les ménages et les entreprises sera limité à 7 milliards l'an prochain.

Cette différence de 3 milliards correspond au fait que la suppression des cotisations chômage et maladie, décidée pour accroître le pouvoir d'achat des salariés, se fera en deux étapes (1er janvier et 1er octobre), alors que la hausse de la CSG, destinée à compenser cette suppression, sera intégralement appliquée au 1er janvier. « En moyenne, nous serons à 7 milliards d'euros » de baisse l'an prochain. Mais au « 31 décembre 2018 », il y aura « bien 10 milliards d'euros d'impôts en moins pour les ménages et pour les entreprises » par rapport au 31 décembre 2017, a expliqué Bruno le Maire.

Le Maire « assume » la flat tax et l'IFI

Le ministre a par ailleurs dit assumer l'ensemble des réformes fiscales prévues par le gouvernement, notamment la transformation de l'impôt sur la fortune (ISF) en impôt sur la fortune immobilière (IFI) et l'instauration d'une « flat tax » de 30% sur les revenus du capital.

« C'est un choix que nous assumons totalement. Nous voulons créer des richesses avant de les redistribuer », a déclaré Bruno Le Maire, jugeant nécessaire de mettre le budget « au service de la croissance et de l'emploi ». Un argument rejeté par l'ONG Oxfam, qui a estimé dans un communiqué que ces réformes mettaient « à mal la fonction redistributive et solidaire de l'impôt ». « Alors que les entreprises paient déjà de moins en moins d'impôts », le gouvernement se prive « d'importantes recettes », a-t-elle regretté.