Un cinquantaine d'administrateurs du Régime social des indépendants (RSI), dont une dizaine de présidents de caisses régionales, réunis vendredi à Saint-Denis, ont dénoncé le projet du gouvernement de supprimer ce régime de sécurité sociale décrié, prédisant une nouvelle « catastrophe industrielle ».
« Il est largement temps que l'on montre les dents », a lancé Jacques Gerbault, administrateur national délégué de la caisse des Alpes, à ses pairs rassemblés au siège du RSI pour alerter sur les risques d'une « intégration forcée des indépendants [artisans, commerçants et professions libérales, NDLR] dans le régime général des salariés ».
Le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé début septembre la suppression progressive du RSI à partir du 1er janvier 2018, « avec une période transitoire » de deux ans. Mais ses administrateurs redoutent que la mesure n'entraîne une « augmentation radicale des cotisations maladie et retraite des 2,8 millions » de cotisants du régime. Ils s'interrogent en outre sur le sort de « l'action sociale d'aides aux entrepreneurs et aux retraités en difficultés », de près de 110 millions d'euros en 2016.
Plus largement, ils s'inquiètent de « la destruction irrémédiable du guichet unique » des indépendants puisque « ses différentes composantes seront démantelées et dispersées dans les multiples sections de la sécurité sociale des salariés » (les CPAM pour la maladie, les CARSAT pour la retraite...).
« Pas opposés au principe de la suppression du logo RSI »
Plombé par de nombreux dysfonctionnements (erreurs, retard de versement...) depuis une réforme de 2008, avec un démarrage qualifié de « catastrophe industrielle » par la Cour des comptes, le RSI s'est remis en ordre de marche, font valoir ses administrateurs. C'est « l'outil informatique défaillant et inadapté des Urssaf » (chargées du calcul et du recouvrement des cotisations des indépendants) qui est responsable des dérèglements passés, estiment-ils, prédisant une « deuxième catastrophe industrielle ».
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