La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de maintenir aussi longtemps que nécessaire son soutien appuyé à l'économie, en conservant ses taux directeurs au plus bas tout en confirmant son programme de rachat de dette.

Comme attendu, l'institution monétaire de Francfort a gardé à zéro son principal taux directeur, à 0,25% son taux de prêt marginal et à -0,4% le taux de dépôt au jour le jour, a annoncé un porte-parole à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs à Francfort (ouest de l'Allemagne). Ces annonces ont laissé l'euro inchangé, à 1,20 dollar, tandis que la Bourse de Francfort a accentué sa hausse, l'indice Dax passant de +0,8% à près de +1% juste après le communiqué de la BCE. Les taux campent à leurs plus bas niveaux historiques depuis mars 2016.

La BCE a également conservé en l'état son programme massif de rachats de dettes publiques et privées, dont elle se laisse toujours la possibilité d'accroître le montant - aujourd'hui de 60 milliards d'euros par mois - ou la durée si nécessaire. Autre annonce identique aux précédents mois, le moment de relever les taux n'interviendra que « bien après » la fin des rachats d'actifs.

L'avenir du QE en question

Les regards se tournent désormais vers la conférence de presse du président de la BCE Mario Draghi : à partir de 12H30 GMT, il devrait dire si le débat sur la réduction à venir des achats sur le marché, le programme surnommé « QE » (Quantitative easing), a bien été entamé et quelle en a été la teneur. Pour alimenter la discussion, le conseil des gouverneurs de l'institution a pris connaissance jeudi des dernières projections économiques pour la zone euro.

La discussion entre banquiers centraux sur l'avenir du QE s'annonce complexe, non seulement parce que l'inflation en zone euro ne parvient toujours pas à entrer dans les clous du mandat de la BCE, mais aussi en raison de l'appréciation de l'euro, qui a gagné 13% depuis janvier face au billet vert.