Cet été, c’est à l’Ouest, et particulièrement en Normandie, que les emprunteurs trouvent les taux de crédit immobilier sur 20 ans les plus bas, selon les relevés effectués par les courtiers spécialisés.

6 nouvelles grilles tarifaires parvenues au 10 août 2017, et seulement 3 à la hausse : au cours d’une période estivale « historiquement propice à des hausses de taux », c’est l’Ouest qui s’en tire le mieux, explique le courtier Empruntis dans son traditionnel baromètre du crédit immobilier en région. Cette partie de la France - qui regroupe pour Empruntis les régions Bretagne, Normandie et Pays de la Loire - bénéficie du taux minimum sur 20 ans le plus bas : 1,31%. Elle devance sur le podium le Nord (1,36%) et l’Ile-de-France (1,40%). Les régions Est, Sud-Ouest, Rhône-Alpes-Auvergne et Méditerranée ferment la marche (1,42%).

Cafpi, autre courtier, va un peu plus loin dans le détail, en proposant des taux moyens par région administrative. Où l’on se rend compte que ce sont surtout les banques normandes qui disposent actuellement de l’offre la plus attractive - 0,94% en moyenne sur 10 ans, 1,15% sur 15 ans, 1,31% sur 20 ans et 1,51% sur 25 ans - devant leurs homologues de la région PACA, d’Ile-de-France et d’Occitanie. A l’inverse des établissement de Corse et d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui présentent les taux les plus élevés.

Septembre, « l’heure de vérité »

D’une manière générale, le « niveau d’augmentation » des taux immobiliers « est bien plus maîtrisé » cet été que le précédent, constate Empruntis, qui compte 17 nouveaux barèmes en hausse, sur 32 reçus. Le courtier donne toutefois rendez-vous en septembre, « l’heure de vérité ». « Quelques banques devraient persévérer dans la baisse afin de combler leur retard car il ne reste plus que 2 mois pour finaliser les objectifs de 2017. Celles mieux positionnées lèveront le pied », estime Cécile Roquelaure, directrice communication et études du courtier. « Il faudra donc dans cette période charnière, bien choisir les banques à mettre en concurrence et surtout valoriser son dossier au maximum en proposant des contreparties pour obtenir un rabais sur son taux. »

Pour Cafpi, la rentrée s’annonce également décisive, mais pour des raisons plus politiques. La crainte monte en effet dans le secteur immobilier que certains dispositifs, comme le Pinel ou le PTZ, soient remis en cause. « Il ne faudrait pas que le gouvernement, en cherchant à faire des économies, ne casse la dynamique si fragile du marché de l’immobilier », avertit Philippe Taboret, le directeur général adjoint du courtier. « Perdre la clientèle des primo-accédants impacterait directement le secteur, avec pour conséquences des emplois, des entreprises et des recettes fiscales à la peine ».