La fraude sur les moyens de paiements émis en France s'est élevée en 2016 à 800 millions d'euros, un montant dont l'essentiel est lié aux transactions par carte, selon un rapport publié mardi.

« Cette somme peut sembler relativement modeste au regard des flux de paiements échangés annuellement en France, de l'ordre de 27.000 milliards d'euros. Elle représente toutefois une charge substantielle pour les utilisateurs et les fournisseurs de services de paiement », précise l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiements dans son premier rapport annuel.

L'observatoire ne prend en compte que les moyens de paiement émis par un établissement français. Ainsi, une fraude survenue sur une carte de paiement américaine par exemple, même si elle a lieu en France, n'est pas comptabilisée. Compte tenu de son usage important, la carte représente la moitié du montant de la fraude, un tiers est attribué aux paiements par chèque, et le reste concerne les instruments de paiement de type virement ou prélèvement, est-il ajouté.

Cartes bancaires : l'essentiel de la fraude sur internet

Concernant la fraude à la carte, l'observatoire relève que celle-ci est concentrée essentiellement sur les paiements via internet, qui supportent les deux tiers du montant de la fraude alors qu'ils ne représentent que 12% des transactions. D'autre part elle affecte plus fortement les transactions transfrontalières que les transactions nationales.

En volume, la fraude a touché l'an dernier 4,8 millions de transactions, là encore essentiellement sous forme de paiements par carte, détaille l'observatoire. Toutefois, le montant de la fraude sur les cartes émises en France s'est inscrit en 2016 en baisse pour la première fois depuis 2004 : à 399 millions contre 416 millions en 2015, pour un taux de fraude qui diminue également, à 0,064% contre 0,070% un an plus tôt.

Paiement sans contact : peu de fraudes à ce jour

Si le paiement par carte sans contact bondit depuis l'an dernier, la fraude sur ce moyen de paiement reste limitée : sur 630 millions de transactions réalisées, pour un montant total de 6,4 milliards d'euros, le taux de fraude n'a pas dépassé 0,020% contre 0,019% en 2015. « On a un canal de paiement nouveau qui se développe dans de bonnes conditions, c'est très positif », s'est félicité lors d'une conférence de presse François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France qui préside l'observatoire.

La fraude sur les autres moyens de paiement apparaît quant à elle globalement stable avec un taux de fraude de 0,025% pour le chèque, 0,003% pour le prélèvement, et 0,0004% pour les virements et effets de commerce. « Le léger recul de la fraude sur la carte, ainsi que la stabilité observée sur celle des autres instruments de paiement, témoignent des efforts entrepris par les acteurs du marché des paiements en terme de sécurisation des transactions », salue l'observatoire.