Emmanuel Macron s'est prononcé lundi en faveur d'une « recentralisation » du financement du revenu de solidarité active (RSA) avec une « reprise en main par l'Etat », devant la Conférence nationale des territoires réunie au Sénat.

« Ma préférence, je vous le dis tout de go, irait plutôt à la première option », celle d'une « recentralisation du financement avec la reprise en main par l'Etat », a-t-il déclaré devant une assemblée de représentants d'associations d'élus locaux. L'alternative, a-t-il expliqué, serait « une amélioration de la compensation » par l'Etat du déficit enregistré par les départements en raison du financement du RSA dont ils ont la charge.

Mais elle rouvrirait le débat sur l'année de référence à partir de laquelle cette compensation devrait être opérée tout comme, « immanquablement », sur « le renforcement de la péréquation horizontale » entre les collectivités les plus et les moins favorisées, a-t-il observé.

Un financement qui pèse « sur les départements de manière inégale »

Remettant ces différentes options entre les mains des élus locaux, Emmanuel Macron a souhaité que leurs « travaux puisse trancher d'ici au printemps prochain » ce débat « pour que le projet de loi de finances 2019 reflète les décisions prises ». « D'ici là, les situations d'urgence de certains départements seront bien évidement prises en compte par le gouvernement », a-t-il cependant assuré.

Le RSA, a souligné Emmanuel Macron, figure parmi « les points importants et structurants de la dépense publique qui sont aujourd'hui devenus insoutenables et créent des déséquilibre profonds », son financement atteignant « aujourd'hui des limites ». D'une manière générale, a-t-il poursuivi, « le financement des allocations individuelles de solidarité pèse aujourd'hui sur les départements de manière inégale et met certains en situation de forte tension financière ».

L'Assemblée des départements de France (ADF) avait demandé une dizaine de jours plus tôt la reprise par l'Etat du financement des allocations de solidarité, dont le RSA, lors d'une rencontre avec Emmanuel Macron à l'Elysée. Emmanuel Macron avait déjà souhaité durant la campagne que le versement du RSA soit recentralisé, sans toucher aux compétences des départements en matière d'insertion.