La feuille de route de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, prévoit une augmentation « ciblée » du montant de la prime d'activité et « une première étape » de l'amélioration du congé maternité engagées dès 2018.

Agnès Buzyn cite « trois priorités » pour la lutte contre la pauvreté et l'exclusion, dans cette feuille de route mise en ligne ce week-end par le site spécialisé Hospimedia. Adressé au Premier ministre, ce document doit faire l'objet d'arbitrages. Parmi les priorités de la ministre, « un revenu décent assuré pour tous avec des minima sociaux plus simples, et avec une augmentation ciblée du montant de la prime d'activité dès 2018, puis la revalorisation des montants du minimum vieillesse et de l'allocation adulte handicapé à 900 euros », contre un peu plus de 800 euros actuellement. Dans son programme de campagne, Emmanuel Macron avait promis d'augmenter de 50% le montant de la prime d'activité, versée aux travailleurs à revenus modestes.

La ministre précise par ailleurs que la question de la recentralisation du financement du revenu de solidarité active (RSA) sera évoquée avec les départements « dans le cadre des conférences nationales de territoires à venir ». L'ensemble des politiques de cohésion (dont protection de l'enfance ou personnes âgées) donnera lieu à des concertations avec les collectivités territoriales, l'objectif étant de proposer des réformes « d'ici fin 2018 et de les mettre en œuvre avant la fin du quinquennat ». Des discussions sur le financement des allocations sociales menées avec le gouvernement de Manuel Valls n'avaient pas abouti.

Une « amélioration du congé maternité »

Agnès Buzyn précise par ailleurs que « l'amélioration du congé maternité sera mené, dans un objectif de convergence des conditions de protection des femmes et en lien avec les améliorations qui pourraient être apportées au congé parental ». « Une première étape pourra être amorcée dès la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 ». Emmanuel Macron avait promis pendant la campagne de créer « un congé de maternité unique garanti pour toutes les femmes quel que soit leur statut (salariée, entrepreneuse, intermittente, non-salariée, statut multiple, etc.), aligné sur le régime le plus avantageux ».

Concernant le vieillissement, l'impact de la loi de 2015 « sera évalué » et une étude prospective sera lancée « pour préciser les besoins d'accueil des personnes âgées dépendantes à court et moyen terme ». La ministre dit qu'elle poursuivra « la réflexion sur le reste à charge de la dépendance, avec l'objectif de le réduire ». En raison des contraintes budgétaires, la loi de 2005 s'est concentrée sur le maintien à domicile et n'a pas pu rendre plus abordables financièrement les maisons de retraite.

Retraites : un accord de méthode « dès 2018 » avec les syndicats

Autre priorité de la ministre, la lutte contre les déserts médicaux, qui nécessite la présentation, « dès septembre 2017 », d'un « plan d'action de grande ampleur » reprenant notamment « l'objectif présidentiel de doublement du nombre » de maisons de santé. En outre, de nouvelles négociations devront s'ouvrir « avec les professionnels de santé dès 2018 » pour accélérer le déploiement de la télémédecine.

Egalement de son ressort, la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron doit faire l'objet d'un accord de méthode « dès le printemps 2018 » avec les partenaires sociaux, qui « pourrait prendre la forme d'une loi cadre, suivie des autres textes » nécessaires.