L'équilibre financier du système de retraites, tous régimes confondus, ne devrait être atteint au mieux qu'au début des années 2040 et non plus au milieu des années 2020, selon une version provisoire du rapport annuel du Conseil d'orientation des retraites (COR), consultée lundi par l'AFP.

Le COR se réunit mardi pour adopter son rapport « évolutions et perspectives des retraites en France », une mission que lui a confiée la dernière réforme de 2014. Selon lui, à l'horizon de 2021, « le solde financier du système de retraite » (régimes de base et complémentaires, Fonds de solidarité vieillesse, qui prend en charge les cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse, inclus) s'établirait à -0,4% du PIB, soit le double du déficit envisagé pour 2020 (-0,2% du PIB) dans l'édition 2016.

Une dégradation notamment liée à la révision à la baisse des hypothèses de croissance du PIB, passées de 1,9% l'année dernière à 1,7% pour 2020. Un retour à l'équilibre est envisageable au début des années 2040 avec une croissance des revenus d'activité d'1,8% et un taux de chômage à 7%. Il serait repoussé au début des années 2050 en cas de croissance à 1,5%. En dessous d'1,5%, le système resterait « durablement en besoin de financement ».

Le solde financier reste « négatif dans l'ensemble des scénarios »

Pour évaluer les besoins de financement des retraites jusqu'à l'horizon 2070, le COR s'appuie sur quatre scénarios de croissance des revenus d'activité (1%, 1,3%, 1,5%, 1,8%) couplés à un taux de chômage de 7% à partir de 2032. A moyen terme, le « solde financier du système resterait négatif dans l'ensemble des scénarios », est-il souligné dans le rapport, « sous l'effet principalement de la baisse des ressources en pourcentage du PIB, alors qu'à plus long terme, son évolution dépendrait de la dynamique des dépenses », orientée à la baisse dans trois cas sur quatre.

Plusieurs facteurs permettent d'expliquer ces projections plus pessimistes, comme la récente révision des prévisions démographiques de l'Insee, avec l'abaissement du solde migratoire annuel ou encore l'allongement de l'espérance de vie des hommes, ou les effets plus rapides qu'escomptés de la réforme de 2010. Autre explication : l'hypothèse d'une croissance de la masse salariale des fonctionnaires (où le taux de cotisation finançant les retraites est plus élevé) moindre que la masse salariale totale, qui a un effet minorant sur les ressources du système. Mais traduit également de moindres dépenses pour l'Etat...