Moins de postes mais plus de cadres, notamment féminins : l'emploi dans le secteur bancaire est en pleine mutation et a poursuivi sa baisse l'an dernier malgré les 41.100 recrutements réalisés sur la période, selon les chiffres communiqués jeudi par l'Association française des banques (AFB).

« Le secteur est toujours extrêmement dynamique en matière d'embauches » même si « depuis 2011, il n'est plus créateur net d'emplois », a relevé, devant la presse, Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de l'organisation patronale bancaire ainsi que de la Fédération bancaire française (FBF).

La diminution du nombre d'emplois bancaires (-0,3%) en 2016 a néanmoins ralenti par rapport à 2015 (-0,6%), a-t-elle également souligné. Selon la responsable de l'AFB, cette tendance baissière ne devrait pas s'inverser compte tenu de la montée du numérique et de la diminution du nombre d'agences au sein des réseaux bancaires.

Deux tiers des recrutements en CDI

Avec 370.300 personnes travaillant dans le secteur en France, la banque demeure l'« un des premiers employeurs du secteur privé en France », représentant 2,3% de l'emploi salarié privé, se félicite l'AFB.

Autre source de satisfaction pour l'organisation patronale : les deux tiers des recrutements opérés dans le secteur se font en CDI, contre 2 sur 10 en moyenne au niveau national. Les postes de chargés de clientèle ont constitué près de 40% de ces recrutements mais les embauches ont fortement augmenté au sein des métiers de l'informatique et de la conformité, souligne l'organisme. Cette évolution traduit l'importance du numérique et de la sécurité des systèmes informatiques ainsi que le poids grandissant de la réglementation pour les banques, a expliqué Mme Barbat-Layani.

Montée des compétences

En outre, la tendance est à la montée en compétence des effectifs bancaires compte tenu de « la nécessité » d'offrir « un service plus expert » et « de former les salariés au numérique », a-t-elle aussi souligné. Deux tiers des recrues ont ainsi été embauchés à statut cadre l'an dernier. Par ailleurs, en l'espace de cinq ans, la part de cadres bancaires a progressé passant de 54,9% en 2012 à 61,1% en 2016.

Parmi ces cadres, la part des femmes a augmenté : en 2016, elles représentaient 47,1% de l'encadrement bancaire contre 44,6% en 2012. A titre de comparaison, elles constituent 39,9% des professions « cadres » et 47,9% de la population active, précise l'AFB, citant l'édition 2017 de l'Observatoire Skema de la féminisation des entreprises.

Des conditions de travail difficiles

Du côté des syndicats, FO a déploré dans un communiqué la destruction de plus de 1 200 emplois dans les banques du périmètre AFB, qui comprend l'ensemble des banques commerciales exception faite des établissements coopératifs et mutualistes.

Pour sa part, Régis dos Santos, président national du SNB/CFE-CGC, premier syndicat de la profession, fait remarquer l'existence d'« un turn-over élevé » sur les postes de chargés de clientèle en raison de conditions de travail difficiles. Les recrutements peuvent sembler importants en proportion, pour ce métier, mais ils sont « en partie destinés à compenser ce fameux turn-over », nuance-t-il auprès de l'AFP.