Le poids lourd de l'assurance mutualiste Covéa, qui regroupe notamment les enseignes GMF, Maaf et MMA, a conclu un accord avec la CFDT et l'UNSA pour adopter un statut social commun pour 21 000 collaborateurs français.

Après deux ans de négociations, ces organisations syndicales, qui représentent plus de 50% des salariés, ont signé 13 accords de groupe qui se substituent « aux plusieurs centaines d'accords historiques propres à Maaf, MMA et GMF régissant jusqu'alors les relations de ces sociétés avec leurs personnels », précise le groupe dans un communiqué publié mardi.

« Après le pilier juridique - la Sgam [société de groupe d'assurance mutuelle, NDLR] -, le pilier économique - Covéa Coopérations -, ce statut commun constitue le troisième pilier, celui du social, indispensable à l'aboutissement de la construction de l'Entreprise Unique Covéa », a réagi Thierry Derez, PDG de Covéa, cité dans le communiqué. Ce statut commun, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2018, « ouvre également la perspective d'une UES [Union économique et sociale, NDLR] groupe tout début 2018 », est-il par ailleurs indiqué.

Le projet d'UES suspendu en février dernier

Le groupe avait dû suspendre en février son projet d'UES, un procédé juridique permettant de considérer comme une seule entité l'union de plusieurs entreprises, après son annulation par la justice, saisie par les syndicats CGT et FO, au motif de l'absence d'unité sociale.

Lors des négociations autour du statut commun, ces mêmes organisations syndicales avaient lancé en mai et juin quatre journées de grève pour notamment demander « le rétablissement des accords [collectifs] dénoncés » et l'établissement d'un statut commun fondé sur l'application des dispositions les plus favorables. De son côté, la direction des Affaires sociales s'est félicitée dans le communiqué du « bon nombre » de dispositions « haut de gamme » contenues dans le statut commun.

CGT : « une grosse dégradation des conditions de travail »

Au contraire, il va conduire « à une grosse dégradation des conditions de travail », surtout pour les salariés de « la GMF et de la Maaf », s'est alarmé auprès de l'AFP Patrick Goussard, de la CGT, le deuxième syndicat du groupe, citant notamment « des jours de congés en moins », une diminution de l'intéressement pour certains et une modulation du temps de travail possible pour coller à l'activité.