A l’exception notable du Livret Distingo de PSA Banque, le marché des super-livrets d’épargne reste atone, au moins en matière de rémunération. Deux changements à venir pourraient toutefois annoncer un retournement de tendance.

Heureusement qu’elle est là... PSA Banque reste la seule enseigne à entretenir la flamme sur le marché des super-livrets d’épargne. La filiale bancaire du groupe automobile Peugeot-Citroën a réactivé depuis le début du mois l’offre de bienvenue destinée aux nouveaux souscripteurs de son Livret Distingo : un taux promo de 3,20% pendant 2 mois - applicable sur les 75 000 premiers euros versés sur le compte - et une prime de 40 euros pour ceux qui y maintiennent jusqu’a fin septembre un solde d’au moins 20 000 euros.

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Hors Distingo, c’est toujours le calme plat. Deux autres produits, seulement, permettent de bénéficier de conditions avantageuses à l’ouverture, sans pour autant avoir à ouvrir un compte courant : le Livret + de Fortuneo et le Livret BforBank. Le premier garantit un taux de 2% pendant 3 mois, dans la limite de 100 000 euros de dépôts et à condition de maintenir le compte ouvert jusqu’à la fin de l’année ; le second affiche un taux de bienvenue de 3% pendant 2 mois, dans la limite de 75 000 euros.

ING Direct, de son côté, conditionne l’accès au taux boosté du Livret Epargne Orange (2 mois à 2%) à l’ouverture conjointe d’un compte courant, doté d’une prime de bienvenue de 80 euros. Même topo chez Hello bank, qui lie aussi compte courant et compte épargne. Le premier rapporte 80 euros à l’ouverture. Le rendement du second n’est pas boosté, mais se maintient à 0,60%, et figure toujours parmi les bons taux de base du marché. En comparaison, les livrets bancaires rapportent actuellement 0,16% - stable - et les super-livrets 0,42% - en baisse -, selon les relevés opérés par cBanque.

11 milliards de collecte nette en 2017 pour les livrets à taux de marché

La morosité des taux n’empêche pas les Français de s’intéresser à nouveau à leurs livrets bancaires. En quatre mois, de janvier à avril de cette année, ils ont capté, selon la Banque de France, plus de 11 milliards d’euros supplémentaires. C’est mieux que le Livret A qui, sur la même période, a réussi une collecte nette de seulement 7 milliards d’euros, et que le PEL, qui plafonne à 3 milliards d’euros.

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Une secousse Orange Bank ?

Deux évolutions laissent toutefois envisager un frémissement à la hausse des taux des livrets d’épargne dans les mois à venir. Le premier s’appelle Orange Bank. La banque mobile de l’opérateur télécom n°1 en France (35 millions de clients) sera lancée dans moins d’un mois, le 6 juillet. Son catalogue, c’est confirmé, va présenter d’emblée un super-livret d’épargne à taux boosté, avec un double objectif : attirer la clientèle des épargnants, et capter des dépôts destinés à refinancer son activité de crédit à la consommation. De la part d’un acteur aussi attendu par les consommateurs et aussi craint par la concurrence, ce lancement devrait entraîner des réactions.

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Le Livret A pourrait revivre

Autre événement qui pourrait changer la donne : le relèvement de la rémunération de l’épargne réglementée. Traditionnellement, le marché des livrets fiscalisés, à taux de marché, a en effet tendance à reproduire les sautes de taux du Livret A. Stable depuis deux ans, à un niveau historiquement bas - 0,75% net depuis le 1er août 2015 -, celui-ci devrait justement repartir à la hausse à compter du 1er août prochain.

Au mois d’avril, l’inflation moyenne sur 6 mois - nouvel indice de référence pour la fixation du taux depuis la réforme de novembre 2016 - a en effet atteint 1%. Certes, dans le même temps, l’écart grandissant entre cette inflation moyenne et l’Eonia (-0,352% en avril) interdit toute perspective de majoration du taux de 0,25 point. Malgré tout, et sauf accident, le taux du Livret A devrait repasser à 1% au 1er août prochain. Pas le pérou, sans doute, mais le signal clair d’un retournement de tendance.