Les assureurs « doivent rester vigilants et poursuivre l'adaptation de leur modèle d'affaires » pour être plus résistants aux fluctuations de taux, a estimé lundi le régulateur du secteur, tout en se disant attentif au mouvement de consolidation en cours.

Le secteur devra, « en particulier en assurance-vie, continuer de faire évoluer (ses) politiques commerciales et de gestion et réduire (ses) coûts », a préconisé Bernard Delas, vice-président de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) lors de la présentation du rapport annuel de l'institution.

En outre, bien que n'étant pas le plus probable, « le scénario d'une remontée brutale des taux (...) ne peut être totalement écarté », a prévenu le numéro deux de l'ACPR. Ce qui nécessitait, selon ce dernier, de permettre au Haut Conseil de stabilité financière « de suspendre temporairement les rachats (d'assurance vie) au cas où surviendrait une crise financière susceptible, par sa soudaineté, de porter atteinte aux intérêts des assurés ».

Le régulateur a toutefois salué « le sens des responsabilités » des assureurs qui ont « largement entendu » les appels de l'ACPR et du gouverneur de la Banque de France à la modération en matière de fixation des taux de rendement des contrats d'assurance vie.

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Consolidation encouragée dans l'assurance santé

Par ailleurs, le régulateur s'est dit favorable au mouvement de concentration à l'œuvre dans le secteur de l'assurance santé, sur fond de modifications réglementaires et législatives ces dernières années. Parmi celles-ci, la mesure issue de l'accord national interprofessionnel (ANI) qui oblige depuis le 1er janvier 2016 les entreprises à proposer une couverture santé à leurs salariés ainsi que la mise en œuvre du nouveau cadre réglementaire européen dit « Solvabilité II ».

« L'ACPR est naturellement favorable à ce mouvement de consolidation (...) nous sommes néanmoins très attentifs aux conditions dans lesquelles ces rapprochements se réalisent. Ils sont souvent très complexes et n'atteignent pas toujours les objectifs qu'ils s'étaient fixés », a insisté M. Delas.

« Un rapprochement n'est utile que si les organismes qui se regroupent se donnent les moyens d'être plus efficaces, plus compétitifs et plus solides ensemble », a-t-il argué. Ce mouvement, entamé depuis une dizaine d'années mais en forte accélération depuis peu, concerne essentiellement des mutuelles et des institutions de prévoyance qui se sont engagées dans des processus de rapprochement ou de fusion avec plus ou moins de succès.