Quelle est la catégorie de placements bancaires ayant drainé le plus d’argent au 1er trimestre 2017 ? Les dépôts à vue, autrement dit les comptes courants, avec 20 milliards d’euros de flux positif.

20 milliards d’euros ! En l’espace d’un trimestre, la collecte nette des dépôts à vue dépasse celles de l'année 2013 (17 milliards) ou celle de l'année 2014 (19 milliards), selon le dernier baromètre trimestriel de l’épargne des ménages, publié par la Banque de France. En 2015 et 2016, les comptes courants ont enregistré des collectes record, avec respectivement 35 et 34 milliards d’euros. Mais l’année 2017 part sur des bases bien plus élevées. Au premier trimestre 2015, la collecte nette était de 14,5 milliards, et de 8,3 milliards au premier trimestre 2016. En remontant plus loin dans les archives de la Banque de France, impossible de trouver trace de temps de passage aussi élevés qu'en ce début 2017.

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Ce phénomène, celui de l’argent que les Français ne prennent pas la peine d’épargner, n’est pas nouveau. Il avait été constaté en 2014-2015 : « Nous sommes face à un phénomène de baisse de l’opportunité de placement », commentait à l’époque Cyril Blesson, économiste et associé du cabinet Pair Conseil. « Aujourd’hui, vous ne perdez pas beaucoup d’argent en le laissant dormir sur votre compte courant : l’inflation est quasi nulle ; et les rendements des produits d’épargne sont en baisse. » Une analyse partagée par d’autres économistes : « Les Français sont dans une logique d’attentisme », confirmait ainsi Philippe Crevel, du Cercle de l’épargne, en 2016.

En ce début 2017, le constat reste le même : les taux sont bas, et l’incertitude politique du début d’année a pu renforcer cet attentisme, certains épargnants ayant hésité à miser sur l'épargne à long terme.

Le PEL ne flambe plus

En témoignent les estimations de la Banque de France concernant les mouvements sur deux autres types de placements financiers : moins d'un milliard de collecte nette pour l’ensemble « épargne contractuelle (PEL, PEP) », mais 5,9 milliards sur les « livrets d’épargne et CEL ». Un rapport de force qui s'inverse par rapport à l'historique récent. Le Plan épargne logement a ainsi été au sommet de 2014 à 2016, une période au cours de laquelle les livrets, placements à (très) court terme, n'attiraient plus.

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