Orange Bank, future banque mobile du groupe télécoms dont le lancement est prévu en juillet, doit être considérée comme un concurrent « potentiellement très important », estime Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA.

L'arrivée de ce nouvel acteur sur un marché déjà très fourni constitue « un cran supplémentaire d'intensité concurrentielle qu'il va nous falloir affronter », a déclaré Philippe Brassac en préambule de la présentation jeudi des résultats trimestriels de Crédit Agricole SA, l'entité cotée du groupe Crédit Agricole. « Il faut les considérer comme des concurrents potentiellement très importants. C'est un acteur qui peut être long et puissant dans le temps », a ajouté Philippe Brassac, tout en assurant que son groupe disposait des réserves suffisantes pour faire face à une éventuelle guerre des prix.

La banque verte promet « des annonces très fortes »

Attendue depuis plus d'un an, la future banque mobile d'Orange veut bousculer les services traditionnels bancaires et conquérir deux millions de clients. Pour ce faire, elle compte frapper fort : aucun frais de tenue de compte dès que les moyens de paiements sont utilisés, aucune condition de revenu, carte bancaire gratuite, compte avec découvert autorisé et livret d'épargne rémunéré.

« C'est typiquement un acteur de l'offre fragmentée, d'une offre partielle qui n'offre pas la globalité des services. (...) Je n'ai pas de doute sur le fait que notre modèle soit beaucoup plus puissant », a assuré le directeur général de Crédit Agricole SA. Il a reconnu toutefois que Crédit Agricole devait davantage convaincre ses clients de l'attrait d'une offre de services globale et promis « des annonces forcément très fortes » dans un futur proche.

Une mise en garde sur les fintechs

De manière plus générale, et sans viser spécifiquement Orange Bank, Philippe Brassac a mis en garde contre certains risques liés à l'émergence de nouveaux acteurs et à la fragmentation du secteur bancaire. Selon lui, « il est temps que les autorités se rendent compte qu'on ne peut pas laisser s'installer durablement des acteurs qui font la promotion de services dont ils ne paient pas les infrastructures », notamment en ce qui concerne la sécurité des systèmes de paiement par carte bancaire qui requiert des investissements importants.

« Je trouve extrêmement destructeur pour les systèmes de laisser s'installer l'idée que des acteurs pourraient commercialiser par exemple des cartes bancaires très peu chères, et n'assumer aucune prestation liées aux architectures », a-t-il jugé.