Oui, le résultat de l’élection présidentielle peut modifier le comportement des épargnants. Plus de la moitié d’entre eux pense que le résultat peut avoir des conséquences négatives sur leur épargne. Un grand nombre songe ainsi à revoir leurs placements et la gestion de leur compte bancaire en fonction du résultat, selon un sondage Odoxa.

Plus précisément, 57% des sondés (1) jugent que l’issue du second tour « pourrait avoir des conséquences négatives sur le rendement de [leur] épargne ». Le sondage Odoxa, réalisé après le 1er tour à la demande de Linxea et des Echos, montre ainsi une forte évolution par rapport au 29 mars, date de la première vague de cette même étude : 47% seulement des sondés envisageaient des « conséquences négatives ».

Le résultat du 1er tour, portant Emmanuel Macron et Marine Le Pen en ''finale'', semble ainsi avoir levé un vent de pessimisme : « Une majorité d’épargnants (52% contre 48%) disent qu’ils ont modifié leur comportement d’épargne ou (surtout) qu’ils envisagent de le faire en fonction du résultat final de l’élection », souligne Gaël Sliman, président d’Odoxa, en commentaire de l’étude. « Depuis l’annonce du nom des deux finalistes, leur part a progressé de 10 points ! »

La crainte du retour au franc

« C’est clairement le risque potentiel d’une élection de Marine Le Pen qui fait peur », ajoute Gaël Sliman. Même son de cloche pour le président de Linxea, Antoine Delon : « C’est bien l’élection de cette candidate en particulier qui inquiète les Français », commente-t-il, en se basant sur les près de 6 sondés sur 10 qui pensent que son élection aurait des conséquences négatives. « Au-delà de son programme sociétal (qui peut leur plaire ou non), elle est porteuse d’une mesure qui terrorise les Français et les épargnants : la sortie de l’euro et le retour au franc », analyse Antoine Delon. « Même si nos concitoyens sont volontiers europhobes, près des trois quarts d’entre eux pensent qu’une telle mesure serait désastreuse pour leur épargne. D’ailleurs, même parmi les sympathisants du FN, une personne sur cinq pense de même… »

Une issue que les Français sondés jugent toutefois encore peu probable : seuls 23% des personnes interrogées pensent que la France va sortir de l’euro « dans les années à venir ».

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(1) Enquête réalisée en ligne auprès d’un échantillon de 1.503 personnes les 19 et 20 avril, puis auprès de 1.000 personnes les 24 et 25 avril. Certaines questions ont été posées à l’ensemble des Français, d’autres uniquement aux détenteurs de produits d’épargne (les « épargnants »).