La Bourse de Paris a signé une séance enthousiaste lundi (+4,14%), les investisseurs reprenant goût aux actifs risqués dans la foulée d'un premier tour de la présidentielle française jugé rassurant.

L'indice CAC 40 a pris 209,65 points à 5.268,85 points, son plus haut niveau en clôture depuis fin avril 2015. Il a atteint 5.295,47 points pendant la séance, un plus haut depuis le 15 janvier 2008, dans un volume d'échanges élevé de 8,7 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini en recul de 0,37%.

Après une ouverture en fanfare, la cote parisienne a conservé son entrain, galvanisée par la première manche du scrutin présidentiel, qui a vu le pro-européen et libéral Emmanuel Macron arriver en tête des suffrages. « C'est l'expression d'un soulagement, car le risque de voir un candidat eurosceptique gagner l'élection est maintenant perçu comme infime », résume auprès de l'AFP Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute.

Avec 24% des voix, Emmanuel Macron part en effet favori dans la bataille pour le second tour du scrutin, le 7 mai, face à la dirigeante d'extrême droite anti-mondialisation Marine Le Pen, qui a réuni 21,30% des voix. « Ce n'est pas une surprise, car ce résultat correspond aux sondages. Néanmoins, compte-tenu de ce qui s'était passé avec le Brexit ou les élections américaines, beaucoup d'investisseurs doutaient fortement de la crédibilité de ces sondages », souligne Isabelle Mateos y Lago.

Les banques mènent la danse

Pour la spécialiste, « les marchés français actions et obligations sont revenus à un niveau de prix qui est plus cohérent avec l'évolution de l'économie française et européenne, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent car il y avait cette peur pré-élection ». « Un recadrage sur les fondamentaux économiques est en cours », ajoute-t-elle, alors que l'indice phare parisien avait « sous-performé depuis le début de l'année par rapport aux autres bourses européennes ».

Le CAC 40 a été dopé en particulier par le secteur financier, qui avait marqué le pas depuis plusieurs semaines dans l'attente d'en savoir plus sur l'issue du scrutin. Dans ces circonstances, les indicateurs sont passés au second plan. En Allemagne, le moral des entrepreneurs allemands a fait mieux que prévu en avril en progressant de nouveau, ce qui n'a guère pesé sur le marché français.

Sur le front des valeurs, les titres liés au secteur bancaire ont mené la danse à l'image de Crédit Agricole (+10,86% à 13,78 euros) en tête du CAC 40, Société Générale (+9,86% à 50,85 euros), BNP Paribas (+7,52% à 66,66 euros), Natixis (+9,03% à 6,32 euros) ou encore Axa (+6,53% à 25,03 euros). A l'inverse, LafargeHolcim a fini en queue du CAC (-1,66% à 53,34 euros). Son patron Eric Olsen quittera le groupe le 15 juillet, à la suite d'une enquête interne sur d'éventuelles transactions avec des groupes armés en Syrie.

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