Les taux des prêts immobiliers poursuivent leur remontée en mars et en ce début avril. Ils restent toutefois exceptionnellement bas, et l’heure serait déjà à la stabilisation après le rebond des derniers mois.

En l’espace de trois mois, de décembre à février, le rebond des taux immobiliers a annulé la baisse des six mois précédents. Sans toutefois remettre en cause le côté bon marché du crédit à taux fixe. Selon l’observatoire Crédit Logement-CSA, les prêts sur 20 ans se négociaient en moyenne à 1,37% en novembre 2016. En mars, de même source, ils sont remontés à 1,57%. Soit 0,30 point en 4 mois pour les taux fixes sur 20 ans, la durée la plus courue : « La hausse des taux des crédits immobiliers reste donc très modérée et elle n’a guère affecté le dynamisme de la demande », souligne l’observatoire Crédit Logement-CSA dans son étude mensuelle, publiée ce mardi.

Lire aussi : Le taux moyen en très légère hausse selon Crédit Logement-CSA

Ce même observatoire pointe d’ailleurs un ralentissement de la hausse en mars, après une remontée sensible des taux en février. Une analyse globalement partagée par les courtiers en crédit, à l’image de Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux dans un communiqué diffusé mardi : « Les taux affichés n’ont pas subi de grosses modifications dans le courant du mois de mars. Les moyennes restent globalement stables après des hausses légères en décembre et janvier. »

« La douce remontée continue »

Ce réseau de courtage annonce un taux moyen de 1,45% sur 15 ans comme le mois précédent, une moyenne en très légère hausse (+2 points de base) à 1,67% sur 20 ans, et du 1,90% sur 25 ans. Les moyennes communiquées la semaine passée par le réseau VousFinancer sont sensiblement les mêmes. Ce mardi, Empruntis livre en revanche des estimations légèrement supérieures, avec un « taux de marché » sur 25 ans remontant au niveau de la barre symbolique des 2%. Mais l’observation générale d’Empruntis n’est pas dissonante : « La douce remontée continue », affirme le courtier en crédit dans son communiqué. Ce dernier recense une « hausse limitée » des barèmes transmis par les banques en ce début avril, de 10 à 15 points de base « maximum » selon les établissements.

« Les taux ne remontent pas si vite ! », juge de façon plus globale Jauffrey Ianszen, directeur réseaux et développement d’Immoprêt. « En 2017, les banques ont pour objectif de faire aussi bien qu’en 2016. L’année passée ayant battu des records de production de crédit, les objectifs commerciaux sont donc très ambitieux ! » Sous-entendu : les établissements de crédit veulent toujours attirer un maximum d'emprunteurs, en proposant des conditions de financement très avantageuses.

« Probable stabilité des taux jusqu’à l’été »

Au jeu des pronostics, les courtiers parient quasiment tous sur la poursuite de cette « douce remontée » des taux au printemps, voire sur une stabilisation. Dans le bilan trimestriel d’Empruntis, sa directrice communication Cécile Roquelaure évoque ainsi une « probable stabilité des taux jusqu’à l’été ». Dans sa lettre mensuelle, le même réseau de courtage souligne en effet que les banques entrent dans « une période charnière » pour le crédit immobilier. Le printemps se présente traditionnellement comme une fenêtre de concrétisation des projets d’achat, et de forte concurrence entre les banques.

L’inversion de la courbe des taux, avec le rebond de décembre-janvier, avait provoqué une très forte vague de renégociations de crédit. Une période exceptionnelle qui semble toucher à se fin : dans son relevé statistique portant sur le mois de février, publié lundi, la Banque de France pointe une baisse de la production de crédits à l’habitat (32,6 milliards d’euros contre 37 milliards en janvier) et de la part de renégociations, après plusieurs mois de hausse exponentielle.

Voir par ailleurs le baromètre des taux de crédit immobilier en avril 2017