Depuis 2012, les salaires augmentent plus rapidement outre-Rhin. Une dynamique qui ne doit toutefois pas cacher les importantes disparités de revenus en Allemagne, comme le souligne l’Insee dans une étude publiée vendredi.

Dans son comparatif France-Allemagne, l’Insee commence par un constat global : « Par rapport aux salaires français, les salaires allemands ont crû plus modérément de 2000 à 2007, à un rythme proche de 2008 à 2011, puis plus fortement depuis 2012. » De 2012 à 2015, le salaire brut moyen a progressé de 1,4% en France quand il augmentait de 2,7% en Allemagne. Plusieurs indicateurs recensés par l’Insee confirment cette dynamique.

Derrière ce constat, l’Insee dresse toutefois un paysage plus complexe. Tout d’abord, le salaire horaire global est très légèrement supérieur en France (17,9 euros) qu’en Allemagne (17,8 euros) en 2014, alors que la situation était inverse en 2006. La progression des dernières années en Allemagne peut ainsi être vue comme un rattrapage après la progression des salaires français dans les années 2000.

Les CDI mieux payés en Allemagne, les CDD en France

Surtout, les disparités salariales sont bien plus prononcées outre-Rhin, et elles se creusent plus rapidement qu’en France. « Les salariés en CDI sont mieux rémunérés en Allemagne qu’en France (19,1 euros [de salaire horaire] en moyenne contre 18,3 euros) », avance l’Insee, avant de préciser : « C’est l’inverse pour les CDD. » Outre-Rhin, les salariés en CDD gagnent en moyenne 12,7 euros de l’heure, contre 13,9 euros en France. Le même constat vaut pour les apprentis : 7,1 euros de l’heure en France, 4,6 euros en Allemagne.

Un découpage par secteur professionnel livre une conclusion similaire : les revenus grimpent ainsi bien plus haut en Allemagne dans le secteur de l’énergie, à 27,4 euros de l’heure (contre 24 en France), mais tombent sous les 10 euros de l’heure dans l’hébergement et la restauration, à 9,8 euros (contre 13 en France). L’Insee rappelle ainsi que l'Allemagne a récemment introduit un salaire minimum (fixé à 8,50 euros bruts de l’heure) « pour limiter les disparités salariales ».