Votre niveau de vie est-il supérieur à celui de vos parents ? Une comparaison anodine, mais qui joue fortement sur la sensation d’aisance financière, ou non, des Français.

Estimez-vous que votre situation est meilleure que celle de vos parents, à l'époque où vous étiez adolescent ? C’est cette question que l’Insee a posé à un panel de Français, de 25 à 66 ans. L’étude de l’institut porte donc sur le ressenti des Français, et non pas sur une estimation de revenus ou de patrimoine.

Le résultat global est plutôt positif : en 2011 (1), 54% des personnes interrogées jugent leur situation financière « meilleure » que celle de leur parents. Le paysage n’est toutefois pas aussi rose qu’en 2005, année de la précédente étude du genre. La crise financière de 2008 est passée par là : en 2005, 60% des Français se voyaient vivre mieux que leurs parents.

La bascule de la quarantaine

Au-delà de ce pourcentage global, les Français restent très partagés concernant leur situation financière. Et l’âge joue fortement. Avant 40 ans, les Français voient majoritairement leur situation financière comme moins bonne que celle de leurs parents. Puis la comparaison s’inverse : les générations ayant dépassé les 40 ans se voient ainsi vivre mieux que leurs parents. Passés les 60 ans, ce sont même plus de deux tiers des sondés qui estiment leur situation plus confortable que celle de leurs aïeux. Un schéma valable aussi bien en 2005 qu’en 2011.

Outre l’âge, d’autres éléments jouent sur la comparaison : les couples ont un bien meilleur ressenti « financier » que les célibataires ou que les familles monoparentales, disposer d’un niveau de diplôme supérieur à celui de ses aïeux rend la vision plus positive, etc. Mais tout dépend, bien entendu, de la manière dont les Français jugent le train de vie passé de leurs parents.

Placer le curseur d’un niveau de vie satisfaisant ou non

La situation financière de ses parents lorsque l’on est adolescent fixe en effet le curseur à dépasser pour atteindre un sentiment d’aisance financière. « Pour évaluer sa situation financière, chaque individu se positionne relativement à une référence personnelle qui dépend de ses habitudes de consommation, de son caractère (pessimiste ou optimiste), ou encore de la situation financière des personnes auxquelles il se compare », explique l’Insee. Une référence « propre à chacun », donc très subjective, qui peut conduire à « sous-évaluer ses moyens financiers actuels ou passés ».

(1) Publication Insee Première 1636, du 27 février 2017 : « La situation financière se transmet partiellement de génération en génération ». Analyse basée sur la dernière étude SRCV (ressources et conditions de vie) réalisée en 2011.