Tous les cartes bancaires ne se valent pas, et c’est la diversité des opérations auxquelles elles donnent accès qui permet de les distinguer. Ce qu’il faut savoir pour bien choisir.

Souvent désignée sous le nom de « carte bleue » - expression qui est en fait une marque - la carte bancaire est, de loin, le moyen de paiement le plus utilisé en France, hors espèces : 11 milliards d’opérations de paiement et retraits en 2014, selon la Banque de France, pour 570 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Près de 81 millions d'exemplaires circulent sur le territoire national. La gamme des cartes bancaires est large, et chacune répond à un usage différent, en fonction des fonctionnalités autorisées.

Les différentes familles de cartes

La carte de retrait permet exclusivement de retirer des espèces aux distributeurs automatiques de la banque qui a délivré la carte ainsi que des autres établissements bancaires faisant partie du même groupe. Elle autorise également la consultation des soldes, la liste des dernières opérations, le dépôt de chèques à l’encaissement. Ces cartes sont également accessibles aux jeunes à partir de 12 ans, ce qui permet de leur donner une autonomie financière sans risque, puisque le retrait ne peut dépasser le plafond hebdomadaire autorisé par les parents.

Au contraire des cartes à débit immédiat et débit différé, chaque utilisation d’une carte à autorisation systématique donne lieu à la vérification automatique du solde du compte bancaire, afin de savoir s’il est suffisant pour couvrir le montant du retrait d’argent ou du paiement envisagé par le titulaire de la carte bancaire.

La carte à débit immédiat permet de réaliser des retraits et des paiements, et comme son nom l’indique, entraîne un débit du compte bancaire au fil des opérations, en pratique sous un délai d’un ou deux jours.

Avec la carte à débit différé, l’ensemble des paiements réalisés seront débités, en une fois, à la fin du mois ou dans les premiers du jours du mois suivants. A noter que les cartes bancaires à débit différé doivent désormais comporter l’inscription de la mention « Crédit ». Certaines banques ont d’ailleurs, sans attendre les dates d’échéance, commencé à remplacer gratuitement ces cartes, afin d’y ajouter cette mention légale obligatoire.

Pour les retraits d’argent, quelle que soit la carte bancaire utilisée, seule joue la règle du débit immédiat. Les sommes retirées dans un distributeur automatique de billets (DAB) sont immédiatement débitées du compte bancaire, en pratique sous un délai d’un à deux jours, pour des raisons techniques.

Des droits et des devoirs

Lorsque le banquier vous accorde une carte bancaire, il vous fait signer un contrat porteur qui régit son fonctionnement et vous en remet un exemplaire. Ce contrat fixe les droits et les obligations de chaque partie. Ainsi, la banque s’engage à payer vos dépenses effectuées par carte.

De votre côté, le contrat porteur vous impose notamment de veiller à la confidentialité du code secret de la carte, de ne pas vous opposer aux paiements que vous avez effectués et d’effectuer rapidement la mise en opposition en carte de perte, vol ou détournement.

La carte bancaire est-elle un droit ?

Non, la délivrance d’une carte bancaire n’est pas systématique, et la banque a le pouvoir de décider si elle la délivre ou non. A l’inverse, rien n’interdit d’en posséder plusieurs dans le même établissement ou des établissements différents. La carte bancaire reste, quoi qu’il advienne, la propriété de la banque, qui peut exiger sa restitution ou même la capturer à distance, si vous en faites un usage abusif, notamment en réalisant des paiements que vous êtes incapable d’honorer à la fin du mois.

Les plafonds de la carte

Chaque carte bancaire comporte des plafonds :

  • de retraits dans les automates, valables par période de 7 jours glissants ;
  • de paiements - plus élevés que celui des retraits d’espèces - fixés par période de 7 jours glissants et de 30 jours glissants.

Les plafonds de retrait d’espèces qui vous sont imposés par les distributeurs automatiques de billets le sont pour 7 jours glissants et non pas pour une semaine. Par exemple, si vous retirez la totalité de la somme plafonnée le dimanche, il faudra attendre le dimanche suivant pour pouvoir effectuer un nouveau retrait. Il en est de même si vous avez retiré en plusieurs fois le montant de votre plafond autorisé.

Vous trouverez en général les montants des plafonds de retraits d’argent et de paiements attachés à votre carte bancaire dans votre espace bancaire en ligne. Sinon, le teneur de votre compte vous les communiquera. En fonction de vos besoins, vous pouvez demander à votre banque de revoir, ponctuellement ou définitivement, ces plafonds à la baisse ou à la hausse.

Tenir compte du prix et des besoins

Le montant de la cotisation annuelle facturée par les banques en échange de la carte bancaire varie selon les enseignes et le type de carte choisi. Elles en fixent librement le prix : il est donc possible de le négocier à la baisse, voire d’obtenir la gratuité totale. Dans les banques en ligne, la carte bancaire est un produit d’appel, et est offerte aux clients respectant certaines conditions de revenus ou de dépôts. Les simples cartes de retrait, enfin, sont généralement gratuites, sauf celles du majeur protégé, facturées autour de 31 euros par an en moyenne.

L’utilisation de votre carte bancaire se limite aux retraits d’argent et aux paiements de vos achats ? Vous pouvez choisir une carte internationale classique, facturée en moyenne autour de 41 euros par an pour un débit immédiat, et 46 euros pour un débit différé. Vos revenus actuels ne couvrent pas ou difficilement vos charges ? Optez pour une carte à autorisation systématique, facturée entre 30 et 35 euros par an en moyenne, qui présente l’avantage de ne pas créer de découvert puisque le solde est interrogé à chaque paiement ou retrait.

Les cartes bancaires haut de gamme et très haut de gamme s’adressent enfin aux clients dont les revenus et l’épargne en banque sont élevés, voire très élevés. Elles comportent des services dont tout le monde n’a pas forcément besoin : des plafonds de dépenses et de retraits d’argent plus élevés ; des assurances pouvant indemniser les conséquences des incidents et accidents survenus lors de voyages ou de séjours hors du domicile ; parfois des réductions de prix chez les partenaires commerciaux ; la possibilité de fournir un dépôt de garantie improprement nommé caution pour la réservation d’un véhicule de location, etc.

Voir aussi la disponibilité des cartes bancaires selon les banques