Le jour J approche pour le nouveau dispositif de mobilité bancaire issu de la loi Macron, attendu dans toutes les banques le 6 février prochain. Comment prépare-t-on une telle échéance ? Comment intégrer ce nouveau service dans les parcours clients ? Quelles sont les opportunités pour les banques en ligne ? Les réponses de Julia Poublan, directrice marketing et communication de BforBank.

Julia Poublan, que représente pour BforBank la mise en œuvre de la nouvelle réglementation sur la mobilité bancaire ?

Julia Poublan : « C’est un gros projet d’entreprise, qui a mobilisé plusieurs de nos collaborateurs pendant six bons mois. C’est aussi un projet qui touche de manière transversale tous les métiers, de l’informatique, qui a dû intégrer les nouveaux flux interbancaires, au service client, qu’il a fallu former à la nouvelle procédure, en passant par le marketing, qui a repensé les parcours clients. »

Comment, concrètement, vos clients pourront-ils bénéficier du nouveau mandat de mobilité ?
« Une simple case à cocher dans le formulaire de souscription »

J.P. : « Pour ce qui est des prospects, ils auront tout simplement une case à cocher au cours de la procédure d’ouverture, qui indiquera leur intérêt pour le mandat de mobilité. Une fois leur compte activé, ils recevront ensuite un identifiant, leur permettant d’accéder à l’espace client et d’activer le mandat, grâce à la signature électronique. Le formulaire est pré-rempli, il suffira alors de compléter les coordonnées de l’ancien compte, et de préciser si on souhaite ou non le fermer au terme du transfert, et à quelle date. »

Que se passera-t-il ensuite ?

J.P. : « Une fois le système enclenché, BforBank prendra tout en charge. Les clients seront informés dans leur espace web de l’avancement de la procédure. Ils seront prévenus de l’envoi des demandes de changements de domiciliation. Ils auront aussi la possibilité, s’il le souhaite, de stopper d’un clic l’ensemble de leurs virements permanents. Ils bénéficieront enfin d’informations sur les chèques non débités, afin d’anticiper une éventuelle provision sur l’ancien compte. A tout moment, ils pourront se tourner vers notre service clients au téléphone pour obtenir un accompagnement. »

Vos clients actuels auront-ils aussi la possibilité d’utiliser le nouveau dispositif ?

J.P. : « Bien sûr, et c’est même notre priorité. Aujourd’hui, un tiers de nos clients environ nous ont choisi comme banque principale. La loi Macron est une réelle opportunité d’augmenter ce pourcentage. Tous nos clients actuels seront donc contactés par mail et notifiés dans leur espace bancaire en ligne, afin de leur proposer de franchir le pas et de choisir définitivement BforBank comme première banque. »

Vous possédez déjà un service d’aide à la mobilité bancaire, que vous présentez sous la marque B Switch. Va-t-il disparaître au profit du nouveau dispositif ?
« La mobilité réglementaire et la mobilité à la carte vont coexister »

J.P. : « Non, les deux dispositifs vont coexister, au moins dans un premier temps. Nous voulons laisser à nos clients le choix entre la mobilité réglementaire, qui implique de transférer tous les prélèvements et dont la finalité est la fermeture de l’ancien compte, et la mobilité choisie, à la carte, qui permet de sélectionner les opérations à transférer. »

Le mandat de mobilité est une contrainte réglementaire imposée. Estimez-vous que c’est aussi une opportunité pour BforBank ?

J.P. : « Oui, cela joue en notre faveur. Des signaux nous montrent bien qu’il y a une appétence croissante de la clientèle pour le type de relation bancaire que nous proposons. Avoir une service de changement de banque plus simple, plus transparent, ça ne peut qu’accélérer ce mouvement. »

Allez-vous mettre en avant la loi Macron dans vos argumentaires publicitaires ?

J.P. : « Oui, nous allons l’intégrer dans nos communications à destination des prospects, en insistant sur la simplicité du dispositif, au même titre que d’autres arguments comme la gratuité des services du quotidien, l’accompagnement et l’expertise de notre service clients. »

Boursorama Banque : fidéliser en priorité

Comme BforBank, Boursorama Banque, qui s’apprête à passer le cap du million de clients, envisage avant tout le mandat de mobilité comme une opportunité de fidéliser sa clientèle actuelle. « On va le proposer dans un premier temps à nos clients plutôt qu’à des prospects », confirme Benoît Grisoni, le directeur général adjoint de Boursorama. Le mandat de mobilité ne sera donc pas intégré à la procédure d’ouverture de compte, mais accessible aux clients, nouveaux et anciens, via leur espace bancaire en ligne.

Autre point commun avec BforBank : Boursorama donnera le choix à ses clients d’opter soit pour la mobilité réglementaire, donc pour le transfert de toutes les opérations récurrentes, soit pour la mobilité « à la carte », autorisant le client à sélectionner, une par une, les opérations qu’il souhaite transférer. « Il existe de nombreuses raisons pour un client de vouloir garder un compte dans son ancienne banque, et nous ne voulons pas le forcer à faire un choix », argumente Benoît Grisoni.