Les « petits » clients et les plus précaires demeurent les plus touchés par les hausses de tarifs bancaires en 2017, selon l'enquête annuelle de l'association de consommateurs CLCV qui dénonce la flambée des frais liés aux incidents bancaires.

D'après cette étude, publiée mardi, qui passe au crible les tarifs applicables au 1er février 2017 de 136 établissements en France métropolitaine et en outre-mer, les « petits » clients de banques « en dur » (c'est-à-dire disposant d'un réseau d'agences), subiront une hausse de 1,75% du coût moyen du panier de services le plus avantageux en métropole, à 71,49 euros. En se basant sur ses précédentes études annuelles, la CLCV calcule que cela représente une augmentation de plus de 11% sur quatre ans, alors que sur la même période l'inflation s'établit à 1,9%.

Par produits, les hausses de tarifs concernent notamment les frais de tenue de compte, les cartes bancaires classiques à débit immédiat, les retraits aux distributeurs, les virements en agence, les oppositions sur chèque, les chèques de banque et les transferts de PEL, énumère l'association de consommateurs. Les frais de tenue de compte, qui ont largement fait débat des dernières années, sont aujourd'hui généralisés, est-il indiqué, car seules 14 banques du panel ne les appliqueront pas cette année.

En outre, le « package », offre groupée de services souvent présentée comme une solution meilleur marché pour notamment éviter les frais de tenue de compte, est « loin d'être toujours intéressant », déplore CLCV. Les « petits consommateurs » n'ont intérêt à opter pour cette formule que dans 15 des 126 banques qui la proposent, avertit l'association, au contraire des « gros consommateurs » qui eux pourront y gagner dans plus de la moitié de ces établissements.

Un manque de transparence sur le découvert

Les clients les plus en difficulté seront pour leur part affectés par des frais pour incidents bancaires « toujours plus élevés » lorsqu'ils sont à la carte (hors package), pointe l'étude. Les frais pour une saisie effectuée sur le compte sont ainsi en augmentation dans environ la moitié des banques analysées, leur coût moyen s'élevant à 100 euros, en hausse de 2,38% par rapport à l'an dernier et de 9,6% en quatre ans.

Mais aussi « difficile de s'y retrouver » en matière d'autorisation de découvert en raison de la diversité des informations et des pratiques des établissements qui, pour certains, manquent de transparence, dénonce CLCV.

Face à ces constats, le président de l'association, Jean-Yves Mano, a interpellé le ministre de l'Economie par courrier pour demander une tarification officielle pour certains frais d'incidents bancaires, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.