Bankin’ passe la vitesse supérieure. En même temps qu’une belle levée de fonds de 8,4 millions d’euros, l’application de gestion de comptes bancaires a annoncé le lancement d’une nouvelle fonctionnalité stratégique : la possibilité d’initier des virements depuis l’application.

Actuellement, Bankin', disponible sur iPhone et Android, est capable de présenter et de classer automatiquement dans une interface intuitive les opérations issues d’un ou plusieurs comptes bancaires, y compris s’ils sont situés dans des enseignes différentes. Le service se veut également prédictif : il peut par exemple, en s’appuyant sur l’historique d’opérations d’un usager, prévoir un découvert à venir. Grâce à ce service, la fintech française lancée en 2011 revendique 1,5 million d’utilisateurs dans 4 pays, dont la France.

Dans l’immédiat, l’usage de Bankin’ est limité à la consultation : l’application ne permet pas d’interagir avec les comptes, et notamment de virer de l’argent de l’un vers les autres. C’est en passe de changer. Dans un communiqué publié par Omnes Capital, qui a accompagné Bankin’ dans sa levée de fonds [voir encadré], l’application annonce qu’elle sera la première du genre en Europe à proposer les virements bancaires, « entre ses comptes personnels ou vers des comptes tiers ». La fonctionnalité est « actuellement en phase de test » et sera lancée « prochainement », explique le communiqué sans plus de précisions.

Cette annonce est loin d’être anecdotique. La capacité de Bankin’ à transférer des sommes d’argent d’un compte à l’autre va lui permettre de changer de braquet. Exemple : l’application sera capable de déclencher automatiquement un virement depuis un compte épargne pour éviter un découvert et les agios qui vont avec. Elle pourra, à l’inverse, proposer des conseils instantanés et personnalisés de placements pour les liquidités excédentaires de ses usagers. Des services que les banques sont à ce jour incapables de fournir à leurs clients.

Une levée de fonds de 8,4 millions d’euros

8,4 millions d’euros : c’est la somme que Bankin’ a réussi à capter auprès des fonds Omnes Capital, CommerzVentures et Generation NewTech, ainsi qu'auprès d'une poignée de business angels. Contrairement à son concurrent Linxo, qui a accueilli Arkéa et le Crédit Agricole à son capital, Bankin’ a fait le choix de rester indépendante des groupes bancaires.

Cette somme, la fintech va l’utiliser pour « accélérer sa R&D » et « doper les fonctionnalités de son application ». Objectif : s’assurer la place de leader européen de la gestion budgétaire, à la veille de l’entrée en vigueur de la 2e directive sur les services de paiement, qui va largement rebattre les cartes.