L'association Paris Europlace, qui assure la promotion de la place financière parisienne, a présenté mardi ses propositions aux candidats à la présidentielle française pour profiter du Brexit et « créer un choc d'attractivité », selon son président Gérard Mestrallet.

Moins d'impôts, des fonds de pension pour tous et des indemnités prud'hommales plafonnées : en attendant que les candidats à la présidentielle détaillent le leur, « nous allons leur présenter notre programme », a déclaré Gérard Mestrallet lors d'une conférence de presse.

Le secteur financier veut d'abord « accélérer » la baisse du taux de l'impôt sur les sociétés, censé diminuer de 33% à 28% d'ici 2020. Paris Europlace demande de « l'amener à la moyenne européenne », soit 26%. Même sort pour la taxe sur les salaires, qu'il faut « réduire progressivement » en commençant « dès maintenant » par la tranche supérieure. Sans oublier de supprimer définitivement la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S).

Abrogation de l'ISF et de la taxe sur les dividendes

La place parisienne attend aussi des mesures radicales pour favoriser l'épargne retraite et l'actionnariat salarié, comme l'abrogation de l'impôt sur la fortune (ISF) et de la taxe sur les dividendes, ou la réduction du forfait social de 20% à 8%.

L'association n'a pas chiffré le coût global de ce programme pour les finances publiques, mais prédit qu'il sera « compensé par la création d'activité ». « Nous donnons des orientations, aux candidats de trouver le bon calibrage », a éludé Gérard Mestrallet.

« Un engagement de stabilité fiscale dans la durée »

« Une fois que ces réformes indispensables seront faites, il faudra obtenir un engagement de stabilité fiscale dans la durée, au moins celle du quinquennat », a ajouté Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace.

Le reste de la mandature pourra ainsi être mis à profit pour autoriser les salariés du secteur privé à cotiser à des fonds de pension mais aussi pour « revisiter » certaines mesures abandonnées de la loi El Khomri, en particulier le plafonnement des indemnités prud'hommales, a précisé Gérard Mestrallet. Dans l'immédiat, le secteur financier demande au gouvernement de « renoncer aux projets qui nuisent à notre image », à savoir l'augmentation de la taxe sur les transaction financières (TTF) et de la fiscalité sur les actions gratuites, alors que le Parlement doit achever cette semaine l'examen du projet de loi de finances pour 2017.