François Villeroy de Galhau, président de l'ACPR, a de nouveau réclamé vendredi une modération des taux servis sur les contrats d'assurance vie, afin de prendre en compte la persistance des taux bas.

« Ils ont été réduits de 25 points de base [0,25 point de pourcentage, NDLR] en 2015 par rapport à l'année précédente. Cependant, cette baisse reste encore insuffisante », a déclaré François Villeroy de Galhau, qui dirige l'Autorité de contrôle prudentiel et de Résolution, à l'occasion d'une conférence organisée par la Fédération française de l'assurance (FFA).

Pour appuyer sa demande, Villeroy de Galhau, également gouverneur de la Banque de France, a fait remarquer que, dans le même temps, le rendement de l'obligation française à 10 ans avait baissé de 0,80 point de pourcentage.

La question des taux bas est essentielle pour les assureurs. Les titres qu'ils acquièrent actuellement pour rémunérer les détenteurs de contrats d'assurance vie proposent de faibles rendements, très souvent inférieurs à ceux qu'ils servent en fin d'année aux épargnants. Pour maintenir des taux attractifs, le secteur se repose sur les obligations entrées en portefeuille au cours des années précédentes et qui affichent des taux supérieurs et sur les réserves qu'ils ont pu mettre de côté par le passé.

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La profession appelle aussi à la prudence

Dans la même veine que les propos de François Villeroy de Galhau, également gouverneur de la Banque de France, le président de la FFA, Bernard Spitz, avait un peu plus tôt enjoint le secteur à la prudence en la matière et l'avait incité à constituer des provisions suffisantes « pour lisser dans la durée les rendements servis aux assurés ».

Selon le régulateur, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le rendement moyen des fonds euros (au capital garanti) s'est établi à 2,27% en 2015. Celui-ci a baissé de manière continue au cours des dernières années, puisqu'il atteignait plus de 4% en 2008.