Le SNB/CFE-CGC a dénoncé lundi le « bien maigre bilan » du Pacte de responsabilité dans les banques commerciales qui, sans produire « aucune amélioration » pour l'emploi, s'est accompagné d'une hausse des démissions et du turn-over.

« Aucune amélioration ne s'est produite sur le front de l'emploi, malgré une très légère remontée des effectifs en 2015 », constate le Syndicat national de la banque (SNB/CFE-CGC) dans un communiqué, en s'appuyant sur le « premier bilan » du Pacte réalisé le 16 septembre entre partenaires sociaux.

Dans les établissements relevant de l'Association française des banques (AFB), les effectifs ont atteint 201.100 personnes en 2015, soit 600 de plus en un an. Mais l'évolution est à la baisse « à périmètre constant », avait déjà relevé FO-banques cet été. Le SNB juge ainsi que « les effectifs du secteur bancaire continuent de diminuer, sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise en faveur des salariés qui restent et dont la charge de travail ne cesse de s'accroitre, provoquant risque psycho-sociaux et burn-out ».

« Le turn-over explose »

Preuve du mal-être dans les banques, le taux de sortie pour démission a « bondi » à 1,9% en 2015, contre 1,6% en 2014 et 1,4% les deux années précédentes, note le syndicat. Et « le turn-over explose » à 8,3% en 2015, en hausse de 2,5 points sur trois ans, indique à l'AFP le président du SNB, Régis Dos Santos.

Dans le même temps, alors que le secteur est soumis à des mutations technologiques importantes, les banques ne jouent pas le jeu de la formation, poursuit-il. « Les dépenses de formation professionnelle, élément essentiel pour garantir l'employabilité des salariés dans un monde bancaire en pleine mutation, ne cessent de diminuer », écrit le syndicat.

Echec des négociations

Pour le SNB, « il est plus que temps que les mesures d'aides aux banques françaises contenues dans le Pacte de responsabilité participent, au moins pour partie, à l'amélioration des conditions de travail des collaborateurs et à leur préparation ». Le Pacte se traduit notamment depuis 2013 par le CICE qui permet une réduction d'impôts aux entreprises pour les aider à restaurer leur compétitivité. Des négociations ont eu lieu au sein de chaque branche professionnelle pour établir des contreparties en faveur des salariés.

Après l'échec des négociations, seule la CFDT a signé en février 2015 le « relevé de conclusions » proposé par l'AFB. Le texte non contraignant fixe comme objectifs au moins 40.000 recrutements (CDI, CDD, contrats d'apprentissage et de professionnalisation) sur la période 2015/2017 et un développement de l'alternance.