Arnaud Montebourg (PS), candidat à l'Elysée, détaille dans Les Echos de mercredi ses propositions économiques et notamment son souhait d'« une baisse des impôts » de 10 milliards d'euros et d'une relance « de l'investissement par les infrastructures » de 20 milliards d'euros.

A quoi ressembleraient les cent premiers jours à l'Elysée de l'ancien ministre du Redressement productif ? « A lancer des transformations structurelles pour organiser le redécollage économique. Une baisse des impôts, de 10 milliards d'euros sur tous les leviers - impôt sur le revenu, CSG, impôts locaux... - pour les classes moyennes et populaires victimes de l'austérité fiscale. Ensuite, une mesure de relance de l'investissement par les infrastructures - transports, haut débit - à hauteur de 20 milliards d'euros », répond Arnaud Montebourg au quotidien économique.

« Investir ainsi dans la croissance »

« Avec ces 30 milliards, on obtient 2 points de croissance en plus à horizon de cinq ans, 500.000 chômeurs de moins, une dette qui diminue de 10 points et un déficit budgétaire stable », d'après lui. « Investir ainsi dans la croissance, c'est mon projet pour approcher le plein-emploi, dans un cadrage macroéconomique rigoureux permettant de diminuer la dette en même temps que le chômage », assure-t-il.

« Il faudra aussi très vite libérer le crédit. C'est pourquoi je propose une banque d'encouragement au risque, pour faire ce que la BPI ne fait qu'au compte-gouttes : le cautionnement du crédit et la mutualisation du crédit », souhaite-t-il aussi.

« Drainer 10 à 20% de l'assurance-vie vers les PME »

« Pour relancer l'économie, nous allons également drainer de 10 à 20% de l'épargne de l'assurance-vie vers l'investissement des PME et investir massivement -100 milliards sur cinq ans - dans les économies d'énergie sur les bâtiments publics et privés », propose l'ancien apôtre de la « démondialisation ».

Au niveau de l'Union européenne, il prône « un plan de relance massif dans toutes les économies en même temps » et met en garde : « Si nous échouons à la transformer radicalement, c'est la porte ouverte à (Marine) Le Pen. »

L'ancien député de Saône-et-Loire continue d'entretenir le flou sur sa participation éventuelle à une primaire à gauche et qualifie à deux reprises d'« échec » le quinquennat de François Hollande. Il répète qu'Emmanuel Macron a été « courageux » en quittant un gouvernement dont il désapprouvait les choix –ce qu'il estime avoir lui aussi fait–, mais juge que « le renoncement de François Hollande, c'est aussi le sien » notamment avec « l'excès de laisser-faire qu'(Emmanuel Macron) a incarné à Bercy ».