Le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin a dénoncé jeudi le « simplisme » et le « pavlovisme » de Nicolas sarkozy, candidat à la primaire de la droite, qui a assuré qu'il reviendrait sur le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu s'il était élu.

« Pourquoi revenir là-dessus ? », s'est interrogé lors d'une conférence de presse Michel Sapin, assurant que l'instauration du prélèvement à la source était une « réforme de simplification ». « Que par simplisme politicien, et juste parce ça a été proposé par nous », Nicolas Sarkozy se dise opposé à cette réforme, « alors que ça a été proposé pendant des années et des années par la droite, je trouve que c'est une sorte de pavlovisme assez caractéristique de l'ancien président de la République », a ajouté le ministre de l'Economie et des Finances.

Le prélèvement à la source, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2018, prévoit que l'impôt soit collecté au moment du versement du salaire, sur la base d'un taux transmis par le fisc. Chez les salariés, l'impôt sera prélevé par l'employeur, via un document unique dématérialisé, la déclaration sociale nominative (DSN), qui permettra d'acquitter l'ensemble des cotisations.

Sapin : une réforme « compliquée » mais pas sans solution

Dans un entretien accordé jeudi aux Echos, Nicolas Sarkozy assure que cette mesure sera « une simplification qui n'en sera pas une », ajoutant qu'il ne veut pas un président « qui augmente les tâches administratives des entreprises ». « Comment peut-on promettre (aux entreprises) un allègement des charges et commencer par accroître leurs contraintes en leur demandant de faire le travail de l'administration fiscale ? », se demande l'ancien chef de l'État.

Pour Michel Sapin, le prélèvement à la source « est un sujet qui passionne mais qui ne semble pas nécessiter des emportements politiques de cette nature ». La réforme « pose évidemment des tas de questions techniques ». Mais « ça n'est pas parce que c'est compliqué qu'il n'y a pas de solution », a ajouté le ministre, pour qui le gouvernement sera « en mesure de répondre » aux questions qui se posent.