Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, se déclare opposé au prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu que met en place le gouvernement pour respecter une promesse de campagne de François Hollande.

« Comment peut-on promettre (aux entreprises) un allégement des charges et commencer par accroître leurs contraintes en leur demandant de faire le travail de l'administration fiscale ? », se demande l'ancien chef de l'État dans une interview à paraître jeudi dans Les Échos. « Il n'en est pas question », affirme-t-il après avoir assuré qu'il ne sera « pas celui qui augmente les tâches administratives des entreprises ».

« C'est une atteinte à la vie privée »

« C'est une atteinte à la vie privée, l'employeur n'ayant pas à connaître la vie personnelle de ses salariés », juge également Nicolas Sarkozy. « Tout cela pour une simplification qui n'en sera pas une », affirme-t-il : « De très nombreux contribuables devront quand même continuer à faire une déclaration chaque année, ne serait-ce que pour tenir compte des pensions alimentaires ou des crédits et des réductions d'impôts », assure-t-il. Le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu doit entrer en application au 1er janvier 2018.

Sarkozy veut se différencier de Juppé

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy affirme que « trois choses » différencient son programme économique de celui d'Alain Juppé. « Rien ne changera véritablement en France si l'on limite l'alternance à un exercice de retouche », lâche-t-il. « Je veux une baisse immédiate des impôts » tandis que le maire de Bordeaux « veut une augmentation de la TVA ». Il veut aussi baisser l'impôt sur le revenu « car les classes moyennes n'en peuvent plus » tandis qu'« Alain Juppé n'en veut pas ». Enfin l'ancien président de la République « considère qu'il faut une réforme profonde du dialogue social » et « mettre fin au monopole de présentation au premier tour des organisations syndicales ». « Alain Juppé préfère lui le statu quo », affirme-t-il.