L’incertitude plane toujours sur l’évolution des taux de prêt immobilier selon le service études économiques du Crédit Agricole. Mais il privilégie l’hypothèse d’une hausse modérée et graduelle, « plutôt en 2017 ».

« Deux scénarios sont possibles » concernant les taux de crédit, estime Olivier Eluère, économiste du Crédit Agricole : une « légère remontée » dès la « fin 2016 et en 2017 », ou un maintien à un niveau très bas, « voisin de celui de début 2016 ». Le service économique de Crédit Agricole SA s’arme donc de prudence dans son analyse trimestrielle du marché de l’immobilier résidentiel en France, publié ce mercredi. Mais le service études économiques privilégie le scénario de la « légère remontée ».

La banque verte appuie son analyse sur la perspective de « remontée lente et graduelle des taux OAT (1) 10 ans », ces taux d’emprunts d’Etat étant à 0,25% au 21 juillet. Les économistes du Crédit Agricole tablent ainsi sur des taux OAT 10 ans autour de « 0,55% fin 2016 et 0,90% fin 2017 ». A la vue de cet indicateur, le service d’analyse économique estime que les conditions de financement de l'immobilier vont évoluer dans le même sens : « Les taux de crédit devraient alors remonter modérément, et plutôt en 2017. » Ce qui aurait pour conséquence d’atténuer « l’effet d’aubaine » des taux bas qui booste actuellement le marché de l'habitat.

Les prix attendus en légère hausse

Même si c’est finalement l’autre hypothèse qui se concrétise, celle de taux durablement « très bas », une remontée « interviendra tôt ou tard », rappelle le service économique de la banque verte. La retombée de l'effet d'aubaine, et donc du dynamisme du marché immobilier, serait alors repoussée « à 2018 ou 2019 ».

Repartis à la hausse en 2016, les prix des biens immobiliers devraient eux continuer de monter selon la banque verte. A un rythme plus ou moins soutenu selon l’évolution des taux immobiliers. Pour les emprunteurs, les bonnes conditions de financement actuelles compensent en effet le niveau « encore très élevé » des prix sur le marché : la « légère remontée » des taux aurait ainsi pour conséquence de limiter le rebond des prix à « 2% par an » selon Olivier Eluère. Cette hausse pourrait s'accélérer si les taux restent à leur niveau actuel.

(1) Obligations assimilables au Trésor.