La collecte de l’assurance-vie en unités de compte a fortement décollé en 2015, comme le rappelle l’AMF dans sa cartographie 2016 des risques présentée aujourd'hui. Un succès dû à la bonne santé des marchés en 2015, mais aussi aux taux bonifiés.

« Il n’y a pas forcément eu une demande formelle des ménages, en disant Je veux plus d’unités de compte », a commenté Stéphane Gallon, directeur de la division études, stratégie et risques de l’AMF, ce matin, en marge de la conférence sur la cartographie 2016 des risques. « Ce succès est surtout dû à la politique des institutions, qui guident les ménages vers les unités de compte (UC). »

Le rapport de l’Autorité souligne en effet que « l’assurance-vie en unités de compte progresse (…) de 9,7 milliards d’euros en 2015, portée par la politique commerciale conditionnant un meilleur rendement sur le fonds en euros à un investissement d’une partie des versements sur les supports en unités de compte. » L’an passé, « sur l’ensemble des communications promotionnelles portant sur l’assurance-vie, une sur cinq proposait un meilleur taux de rendement sur l’assurance-vie en euros en contrepartie d’un investissement minimal en unités de compte », affirme ainsi l’AMF dans sa cartographie, en faisant référence aux « bonus de rendement ».

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Problème, comme le reconnaît Stéphane Gallon, les Français se distinguent aussi par une attitude « suiveuse » concernant les actifs risqués : « Les ménages ont effectivement tendance à acheter des actifs quand la bourse monte, et à vendre quand elle baisse. On peut donc imaginer qu’ils vont se détourner des produits risqués en 2016. »

L'année 2016, marquée par une chute des marchés boursiers en début d'année, puis par le Brexit, sera-t-elle l'exact contraire de 2015 pour les unités de compte ? Non, selon l’économiste de l’AMF, qui ne croit pas à un trop fort essoufflement de la collecte en UC. Les incitations des assureurs et distributeurs devraient compenser cet « effet marché ». Le responsable des études du régulateurs en profite d'ailleurs pour glisser un conseil aux assurés : « En période de baisse, il faut en profiter pour se positionner sur ce type de produit [risqué]. » Les incitations à souscrire des UC vont-elles ainsi s’avérer payantes pour les particuliers, et pas que pour les assureurs ? A surveiller.