Des foncières britanniques ont suspendus les rachats cette semaine, entraînant une panique sur les marchés. Les SCPI et OPCI français pourraient-ils suivre la tendance des fonds immobiliers du Royaume-Uni ? La réponse de l’Autorité des marchés financiers française se veut très rassurante.

Cette semaine, pas moins de six fonds immobiliers britanniques ont décidé de geler les transactions des investisseurs particuliers. Pourquoi ? Ces foncières sont massivement investies en immobilier de bureaux et le vote favorable au Brexit pourrait pousser des sociétés à s’expatrier. Les foncières concernées (1) veulent ainsi empêcher un vent de rachats de la part de particuliers souhaitant récupérer leurs placements avant que la bulle immobilière londonnienne n'éclate, si elle éclate.

Par effet ricochet, les fonds immobiliers français pourraient-ils faire de même dans la mesure où les SCPI et autres OPCI sont souvent investis hors des frontières de l’Hexagone ? « Les SCPI (2), ce sont des fonds fermés », coupe Benoît de Juvigny, secrétaire général de l’AMF, lors de la présentation de la cartographie des risques 2016, ce matin. « Ces fonds ont enregistré des collectes significatives ces dernières années mais ils sont, par essence, très peu liquides. Donc la problématique n’est pas du tout la même que pour les fonds britanniques concernés, qui sont ouverts. » Autrement dit, les mouvements sont par nature limités sur les SCPI, qu’elles soient à capital fixe ou variable, à la différence de ces fonds britanniques gelant les rachats.

OPCI : une « liquidité significative »

Toutefois, à la fin des années 2000, une autre famille de fonds immobiliers a fait son apparition en France : les organismes de placement collectif immobilier (OPCI). Or l’OPCI a justement vocation a être plus souple que la SCPI. Mais là encore, Benoît de Juvigny ferme la porte aux inquiétudes : « Les OPCI, ce sont principalement des fonds professionnels. Les OPCI grand public se développent mais, aujourd’hui, ils pèsent environ 4 milliards d’euros (3), ce qui reste limité par rapport aux OPCI professionnels. »

Le secrétaire général de l’AMF qualifie ainsi le récent gel des rachats de « vague conjoncturelle locale », au Royaume-Uni. Et Benoit de Juvigny de renchérir, pour clore le sujet : « Dès leur création, nous avons demandé à ce que ces OPCI grand public disposent d’une poche de liquidités significative, afin de faire face. (...) Ce n’est pas la famille d’actifs qui nous inquiète le plus suite au Brexit. »

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Quant aux commentaires se basant sur ce gel des rachats, au Royaume-Uni, pour évoquer un début de crise financière, Benoît de Juvigny botte en touche : « Oui, le Brexit est un choc. Mais son impact dépendra surtout du calendrier politique de mise en œuvre de la sortie de l’Union européenne. » Wait and see.

(1) Standard Life, M&G, Aviva Investment, Henderson Global Investors, Canada Life et Columbia Threadneedle.

(2) Sociétés civiles de placement immobilier.

(3) A la fin 2015, 11 OPCI « grand public » existent en France, gérés par 8 groupes, pour une capitalisation de 4.539 millions d’euros selon l’Aspim.