Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a indiqué mercredi qu'il maintenait sa prévision de croissance en France à 1,4% pour 2016, malgré le Brexit, estimant que l'impact du vote britannique sera « plus modeste » dans la zone euro qu'au Royaume-Uni.

« Le Brexit est une mauvaise nouvelle, en premier lieu et principalement pour le Royaume-Uni », a estimé le gouverneur central, en ouverture d'une conférence de l'association Paris Europlace, dédiée à la promotion de la place financière parisienne. « La priorité maintenant est de faire face aux répercussions de la manière la plus lisse possible », a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il était « important de réduire l'incertitude concernant le Royaume-Uni : au plus vite, au mieux ».

« Donner un nouvel élan au projet européen »

Il s'agit notamment de « préparer un nouvel accord commercial » d'une manière « rapide, ordonnée et cohérente », selon le gouverneur central, qui estime que le Royaume-Uni ne peut pas se comporter en « passager clandestin » ni choisir « à la carte » ses conditions. « Pour que le Royaume-Uni maintienne son accès au marché unique financier, toutes les règles européennes devront être strictement respectées », a-t-il soutenu. Pour le patron de la Banque de France, « le Brexit ne change pas les règles du jeu mais il met en évidence la nécessité de donner un nouvel élan au projet européen ».

« Pas de raison d'être pessimistes »

Se voulant rassurant sur la gestion du « choc financier » provoqué par la « chute significative » de la livre, François Villeroy de Galhau a souligné la coopération « efficace » entre les banques centrales et rappelé la mobilisation et la détermination du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. « Nous devons être réalistes sur le Brexit, mais il n'y a pas de raison d'être pessimistes », a-t-il déclaré, égrénant « les forces considérables » dont disposent la France et l'Europe, telles que la capacité d'épargne et la solidité du système financier, pour faire face au « défi de l'investissement ».

Il durcit le ton face au Comité de Bâle

Par ailleurs, le gouverneur central a durci le ton face au Comité de Bâle, organe de régulation bancaire international, qui doit finaliser les normes dites de Bâle III, chantier ouvert depuis près de six ans. Ces normes, élaborées en réponse à la crise financière de 2007, visent à renforcer la solidité des banques, en relevant notamment leur niveau de fonds propres.

Récemment, l'organe de gouvernance du Comité de Bâle, réunissant un groupe international de gouverneurs centraux et de régulateurs, ainsi que le G20 ont demandé à ce que les prochaines réformes du Comité ne comportent pas d'augmentation significative de l'exigence globale de capital. « Les propositions techniques actuelles avancées pour consultation par le comité de Bâle ne respectent pas cet engagement : elles doivent donc être revues », a insisté le gouverneur de la Banque de France, ajoutant que le prochain cadre réglementaire ne devrait toutefois pas être trop simplifié.