La facture rétroactive qui sera envoyée par EDF aux 28 millions de ménages soumis à ses tarifs réglementés de l'électricité devrait être près de deux fois supérieure à celle annoncée par la ministre de l'Energie Ségolène Royal, a estimé mardi une source industrielle.

Ce rattrapage tarifaire découle d'une décision du Conseil d'Etat d'annuler à la mi-juin des arrêtés gouvernementaux qui avaient prévu une hausse jugée insuffisante de ces tarifs pour la période allant du 1er août 2014 au 31 juillet 2015, au motif de préserver le pouvoir d'achat. Ségolène Royal avait alors assuré que la facture s'élèverait à environ « un euro et demi par mois sur 18 mois », soit 750 millions d'euros en tout pour les clients particuliers toujours assujettis aux tarifs « bleus » d'EDF.

3 euros au lieu de 1,5 euros par mois ?

Mais selon une source industrielle, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat dans le cadre du salon du nucléaire (WNE) au Bourget, près de Paris, cette estimation est minorée. « On est plus proche de 3 euros. Ca ne sera pas 1,5 euro pendant 18 mois », a-t-elle estimé. La Commission de régulation de l'énergie (CRE), gendarme français du secteur, a pour sa part estimé que le rattrapage tarifaire devrait dépasser le milliard d'euros au total.

C'est désormais la CRE qui fixe l'évolution une fois par an des tarifs réglementés de l'électricité, en prenant en compte notamment l'évolution des prix du courant sur le marché de gros : ceux-ci ayant diminué depuis plusieurs mois, elle a proposé une baisse de 0,5%, qui fera l'objet d'une délibération en son sein le 13 juillet. Il s'agirait du premier repli des tarifs depuis 2003, a souligné le régulateur.

12% des Français ont opté pour les tarifs dérégulés

La fourniture d'électricité aux particuliers n'est plus un monopole d'EDF depuis juillet 2007. Début juin, 3,85 millions de clients, soit 12%, avaient opté pour une offre de marché, proposée à la fois par EDF et des fournisseurs concurrents.