La Banque centrale européenne (BCE) a lancé mercredi le premier de sa deuxième série de prêts géants et très bon marché en faveur des banques europénnes, l'un de ses outils pour dynamiser le crédit en zone euro.

L'institution monétaire de Francfort devait ouvrir ses guichets à 11H30 GMT aux banques, selon le calendrier publié sur son site internet. Elles ont jusqu'à jeudi pour soumettre leurs demandes. Les montants empruntés et le nombre de participants seront dévoilés vendredi en fin de matinée, les économistes anticipent une demande soutenue, de plusieurs centaines de milliards d'euros. Le résultat fournira « des indices importants concernant l'état d'esprit dans le secteur financier de la zone euro », estiment dans une note les experts de Commerzbank

Quatre prêts proposés aux banques

Au total, quatre prêts baptisés TLTRO II, assortis chacun d'une maturité de quatre ans, seront proposés d'ici mars 2017. Le taux d'intérêt de base est fixé à zéro. Sous certaines conditions, il peut descendre jusqu'à -0,4%, ce qui signifie que les banques peuvent gagner de l'argent en empruntant auprès de la banque centrale.

Cette distribution d'argent, couplée aux autres mesures de soutien mises en œuvre par la BCE, « devrait alléger les coûts de financement du secteur privé, et donner une impulsion à l'octroi de crédit » aux ménages et entreprises, a anticipé le président de la BCE Mario Draghi mardi. Objectif ultime, faire repartir l'économie et l'inflation en zone euro.

Une forte demande de 400 à 450 milliards d'euros

Les conditions des TLTRO II sont « substantiellement plus intéressantes » pour les banques que celles des huit prêts de la première édition de TLTRO, lancée en septembre 2014, pointe Thibault Mercier, analyste chez BNP Paribas. « Plus la demande sera élevée, meilleur cela sera (..). Plus de liquidités signifie plus de prêts et davantage de soutien pour les actifs financiers. Cela signifierait aussi que les mesures de la BCE ont été bien reçues », affirme Luca Cazzulani, analyste chez UniCredit.

Il anticipe une demande soutenue - de l'ordre de 400 à 450 milliards d'euros - pour ce premier TLTRO II, à l'approche du référendum britannique. Celui-ci pourrait conduire à des emprunts « de précaution » auprès de la BCE, en prévision de turbulences financières.

La quantité nette d'argent frais injecté dans le circuit financier devrait toutefois être nettement inférieure à ces montants. La banque centrale a en effet proposé aux banques de rembourser en avance leurs « vieux » TLTRO pour participer à la nouvelle opération. Les intéressées ont annoncé vouloir rembourser quelque 370 milliards d'euros à ce titre.