Epargner sans s’en rendre compte, en mettant de côté automatiquement les arrondis de vos paiements par carte bancaire : c’est la promesse de Piggou, un nouveau service web désormais ouvert au grand public. Comment fonctionne-t-il ? Et combien coûte-t-il ?

Piggou se revendique comme le « premier service indépendant français d’épargne automatique ». Son concept, toutefois, n’est pas totalement nouveau. Monabanq, avec la Carte qui épargne, et LCL, avec Option System’Epargne, proposent déjà à leurs clients de mettre automatiquement de côté les arrondis de leurs paiements par carte. Par rapport à ces prédécesseurs, Piggou a un inconvénient : l’épargne collectée n’est pas placée sur un compte épargne, et ne rapporte donc rien. Pire, le service est payant : chaque dépôt est facturé 0,99 euro, dès lors que le solde du compte Piggou dépasse 5 euros. Les retraits par virements, par contre, sont gratuits, et peuvent être effectués à tout moment.

Piggou, toutefois, a aussi deux mérites. Le premier est de permettre de paramétrer cette épargne automatique. L’arrondi peut se faire à l’euro ou à la dizaine d’euros supérieurs. Le prélèvement sur le compte courant s’effectue une, deux ou trois fois par mois, au choix de l’usager. Enfin, la génération des arrondis peut être activée ou désactivée à la demande, depuis le site web. Second mérite : être accessible à tous les usagers, quelle que soit leur banque. Comme les agrégateurs de compte, du type Bankin’ ou Linxo, le service demande en effet à ses usagers de lui confier leurs identifiants bancaires, qu’il utilise pour se connecter à leur espace bancaire en ligne et y récupérer les informations de paiement.

La question de la confiance

Se pose donc la question de la confiance dans ce service tiers, édité par Agiliss, une start-up basée à Nancy. Piggou prend soin, sur son site internet, de rassurer : le service « respecte les exigences de la CNIL en terme de confidentialité et de maîtrise des données » ; les données recueillies sont « stockées sur des serveurs cryptés en France » et échangées « avec des algorithmes de chiffrement d’un niveau de sécurité bancaire » : enfin, l’argent collecté n’est pas détenu par Piggou, mais cantonné sur un compte séquestre géré par l’établissement de paiement MangoPay, filiale du Crédit Mutuel Arkéa.