Selon une étude de l'Automobile Club Association (ACA) publiée mercredi, le budget consacré aux automobiles a légèrement baissé en 2015 en France, la chute des prix du carburant étant en partie effacée par la disparition de bonus.

L'ACA, qui revendique plus de 860.000 adhérents, a étudié les dépenses occasionnées par cinq véhicules-types achetés neufs pour son « Budget de l'automobiliste » annuel. Il s'agit de deux Renault Clio (essence et diesel) parcourant 8.344 km par an et, côté « low-cost », d'une Dacia Logan diesel (également 8.344 km). Côté gros rouleurs, l'ACA a établi le budget d'une Peugeot 308 diesel et d'une Toyota Prius hybride (essence-électricité) circulant 15.430 km par an.

C'est l'acheteur de cette dernière qui a vu son budget le plus s'alourdir en 2015 par rapport à 2014 : +1,7%, la faute à la baisse du bonus consenti aux voitures hybrides, et ce malgré la chute de 9% du sans-plomb à la pompe. La disparition d'un bonus se traduit aussi par une augmentation du budget pour l'utilisateur de la Clio diesel (+1,1%), bien que le gazole ait vu son prix chuter de 10,6%. L'ACA note qu'il est plus logique d'opter pour une Clio essence si l'on parcourt moins de 12.800 km par an. Le budget de cette dernière a en outre baissé de 1,4% en 2015.

C'est la 308 diesel du gros rouleur qui a vu son budget le plus se contracter (-2,1%), tandis que la Logan est restée stable (+0,02%). Un tiers moins chère à l'achat que la Clio, cette dernière n'est toutefois pas meilleur marché à entretenir et à faire rouler, signale l'association.

L'automobiliste, un « contriuable très généreux »

L'ACA, répétant que l'automobiliste constitue « un contribuable très généreux et le consommateur le plus taxé », a calculé que sur les 63 milliards d'euros de taxes acquittés chaque année par les usagers de la route, 34 milliards proviennent de la taxation des carburants.

Le président de l'association, Didier Bollecker, a en outre regretté que le gouvernement ait augmenté « très subrepticement » la fiscalité des produits pétroliers, alors même que les cours du brut se repliaient l'année dernière. « Il y a une baisse considérable du prix du pétrole, et une baisse extrêmement limitée du prix à la pompe », a-t-il constaté lors d'une conférence de presse à Paris.

L'ACA a argumenté qu'en moyenne le sans-plomb était taxé à 171% et le gazole à 141%. Il s'agit d'une conséquence de la baisse des cours du brut qui fait remonter mécaniquement la proportion de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) dont le montant est fixe. « Il n'y a aujourd'hui aucun gouvernement qui a les moyens financiers de baisser considérablement la taxation des véhicules », a concédé Didier Bollecker. « Ceci étant, ce n'est pas une raison pour l'augmenter ».

1,91 million d'achats en neuf, 5,6 millions d'occasion

L'attention portée au quotidien aux prix des carburants ne doit pas occulter le fait que les postes « achat » et « entretien » s'avèrent plus élevés : le poste carburant « ne concerne que de 8% (Clio diesel) à 16% (Clio essence) de notre budget automobile », indique l'ACA.

Les voitures neuves achetées par des particuliers sont très minoritaires en France. Alors que 1,91 million de voitures neuves ont été mises sur les routes en 2015, 48,1% de ces achats étaient le fait d'entreprises, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). En parallèle, 5,6 millions d'autos d'occasion ont changé de mains l'année dernière.