Crédit Agricole SA (CASA) a annoncé jeudi un bénéfice net trimestriel en chute de 71% à 227 millions d'euros, plombé par la restructuration de son capital, qui a notamment pour effet de ne plus prendre en compte la contribution des caisses régionales.

En excluant tous les éléments non-recurrents, dont une charge de 448 millions d'euros liée à un rachat de dettes dans le cadre de cette réorganisation, le résultat net ressort en baisse de 9,3% à 394 millions d'euros. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) est lui aussi en net recul de 12,8% à 3,8 milliards d'euros à périmètre courant.

Amélioration des résultats attendus pour le dernier trimestre 2016

Selon ses estimations, CASA devrait encore comptabiliser un impact négatif de l'ordre de 200 millions d'euros au deuxième trimestre au titre de cette opération capitalistique. En revanche, au troisième trimestre, le groupe table sur un « impact positif d'au moins 600 millions d'euros » pour entrer « en rythme de croisière » au dernier trimestre, a précisé Jérôme Grivet, directeur général adjoint de CASA lors d'une conférence téléphonique.

Retraité des éléments exceptionnels, CASA accuse toujours une baisse de ses revenus de 4,3% à 4,2 milliards d'euros, affecté par les contre-performances de la banque de détail en France, désormais représentée uniquement par son enseigne LCL, et de la banque de financement et d'investissement (BFI).

Forte chute des bénéfices de LCL

Dans le détail, LCL a dégagé un bénéfice net trimestriel en chute de 31,8% à 85 millions d'euros, affaibli par l'environnement de taux d'intérêt très bas et une vague de renégociations et de remboursements anticipés sur près de la moitié de son portefeuille de crédits immobilier, souligne la banque dans un communiqué.

A l'instar de ses homologues, la BFI de Crédit Agricole SA a connu un trimestre difficile à cause de la volatilité des marchés. Le pôle grande clientèle voit son bénéfice fondre de moitié (-51%) à 163 millions d'euros. Sur ce pôle, le coût du risque a également augmenté de moitié (50,6%), atteignant 122 millions d'euros, sous l'effet de provisions supplémentaires passées pour se couvrir sur les secteurs pétrolier et gazier.

Bon trimestre pour les activités épargne et assurance

En revanche, le pôle gestion de l'épargne et assurance signe un bon trimestre avec un bénéfice en hausse de 10,3% à 379 millions d'euros. Tout comme les services financiers spécialisés qui dégagent un bénéfice net en progression de 89% à 129 millions d'euros, dopé notamment par un trimestre record du crédit à la consommation.