La Banque centrale européenne a entamé en février dernier une réflexion sur le devenir du billet de 500 euros, accusé de profiter surtout aux criminels. Le gouverneur de la Banque de France vient de prendre position pour sa suppression.

On le sentait venir, c’est désormais officiel : le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a confié au quotidien Les Echos qu’il s’était prononcé, au sein du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), en faveur de la suppression du billet de 500 euros, au nom de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. C’est précisément l’argument avancé par la BCE, qui a lancé en février dernier la réflexion sur la pertinence de cette très grosse coupure.

Cette annonce n’est pas une surprise : la France a pris de longue date position contre le billet de 500 euros. Dès 2012, l’actuel commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici, à l’époque ministre de l’Economie, avait remis en cause son maintien en circulation. Mais la mesure ne fait pas l’unanimité dans toute la zone euro. Cette question fait notamment l’objet d’un débat en Allemagne, un pays traditionnellement attaché à l’usage des espèces.

Depuis 3 ans, la BCE a entamé un renouvellement des billets en euros, avec le lancement d’une nouvelle série, plus résistante et mieux sécurisée, baptisée « Europe ». Entamé en mai 2013 avec le billet de 5 euros, il doit s’achever en 2020 avec le billet de 500 euros. Dans ce contexte, l’institution ira-t-elle au bout de sa démarche ? Rien n’est moins sûr.