L’évolution des taux de prêts immobiliers reste « incertaine », selon le service études économiques du groupe Crédit Agricole. Cherchant à établir des prévisions pour le marché immobilier en 2016, ce service privilégie « un scénario de légère remontée des taux » en 2016.

« Les taux de crédit se sont légèrement repliés en début d’année, 2,27% en février, contre 2,36% en novembre », rappelle le Crédit Agricole, en se basant sur la moyenne des taux fixes des nouveaux crédits à l’habitat, toutes durées confondues, établie par la Banque de France. L’institution avait chiffré un plus bas à 2,16% en juillet dernier. Cette moyenne devrait à nouveau s’approcher de ce plus bas record, très prochainement, à en croire les estimations des courtiers.

Toutefois, « il semble peu probable qu’ils baissent encore nettement courant 2016, compte tenu des niveaux historiquement bas atteints fin 2015 », juge le service études économique de la banque verte. Olivier Eluère, l’économiste du Crédit Agricole qui signe l’avant-propos de cette étude, fait preuve de prudence dans son analyse, soulignant l’incertitude qui pèse sur l’évolution des taux : « Leur maintien à un niveau très bas est possible à court terme. Mais tôt ou tard, les taux longs français et les taux de crédit finiront par remonter. »

Vers la fin de « l’effet d’aubaine » des taux bas

Reste à savoir quand. Le service études du Crédit Agricole voit deux scénarios « possibles » : une « remontée graduelle » des taux des emprunts d’Etat et une hausse modérée des taux de crédit immobilier, dès cette année ; ou « un maintien des taux longs et des taux de crédit à un niveau très bas » avant une remontée à l’horizon 2017 ou 2018. Dans les deux cas, la remontée aurait une incidence sur le marché immobilier, avec une atténuation de « l’effet d’aubaine » pour les acquéreurs : « Les acheteurs seront moins pressés et plus hésitants » en cas de rebond des taux immobiliers.

Dans son préambule, l’économiste Olivier Eluère mise plutôt sur le premier des deux scénarios, celui d’une « légère remontée » des conditions d’emprunt dans le courant de l’année 2016. Ce rebond restant léger, le marché immobilier ne serait toutefois pas durement impacté : il restera « dynamique », quoiqu'« un peu en retrait par rapport à 2015 », avec des prix amorçant eux aussi une « légère hausse », de « 1% à 2% » selon l’économiste bancaire.