Vous avez une autorisation de découvert ? Ce service proposé par votre banque vous permet de continuer à utiliser votre compte quand il passe dans le rouge. Attention toutefois : contrairement à ce que le terme d'autorisation peut laisser croire, cette « facilité de caisse » n'est pas gratuite et engendre même des frais avant toute utilisation.

L'autorisation de découvert, c'est le solde négatif maximum, en montant et en durée, que votre banque tolérera sans considérer que vous êtes en situation d'incident de paiement. Son montant est négociable, mais dépendra de la régularité et de l'importance de vos revenus.

Quant à sa durée, le découvert n'est en général autorisé que pendant 30 jours consécutifs, seulement 15 parfois : les banques demandent donc que votre compte redevienne créditeur (avec un solde de compte positif) au moins une journée dans le mois, ou la quinzaine.

Ce montant et cette durée sont contractuels, et peuvent donc prendre la forme d'un contrat de service séparé, ou être inclus dans votre convention du compte, ou encore dans l'offre groupée de service que vous avez souscrite.

Des frais avant même de puiser dans son découvert

Pour autant, l'autorisation de découvert n'est pas un crédit gratuit. Elle peut même être payante avant toute utilisation. De nombreuses banques facturent, en effet, des frais de mise en place (jusqu'à 50 euros), voire des frais annuels récurrents. Ces dernières sont compris, selon les enseignes, entre 6 et 40 euros par an, selon notre relevé des tarifs au 1er août 2023.

D'autres banques appliquent des frais proportionnels. Ils sont parfois fixés en fonction du montant de l'autorisation de découvert. C'est le cas par exemple du CIC : 1% de ce montant, avec un minimum de 20 euros. Exemple : une autorisation de découvert de 1 000 euros coûtera 20 euros par an, une autre de 2 500 euros sera facturée 25 euros.

Plus rarement, l'accès au découvert est fixé en fonction du montant utilisé. Exemple à la Banque Populaire Méditerranée, qui prélève 0,10% du montant du plus fort découvert.

Attention au dépassement de découvert !

Le coût d'un découvert autorisé est réel mais négligeable au regard de l'avalanche de frais qui s'abattent lorsque le solde de votre compte devient inférieur au montant autorisé ou que le découvert persiste trop longtemps. Ce dépassement de découvert peut en effet entraîner des rejets de prélèvement ou de chèque, ainsi que la facturation de commissions d'intervention.

Le coût affolant des frais de dépassement de découvert facturés par votre banque

Agios : à partir de 7%

Rappel : le découvert autorisé fonctionne comme un crédit. Lorsque le solde devient négatif, la banque perçoit ainsi des intérêts débiteurs, ou agios. Leur montant est calculé en fonction de la durée du découvert et du montant réellement utilisé.

Calcul des agios

Intérêts débiteurs = montant du découvert × taux débiteur × nombre de jours ÷ 365

Ainsi, un découvert de 200 euros pendant 15 jours au taux de 7% ne représente au final que 58 centimes d'agios.

Les taux de découvert autorisé les plus bas se trouvent chez les banques en ligne : 7%, par exemple, chez Boursorama, Fortuneo et BforBank. Rares sont, par ailleurs, les banques à afficher clairement le taux débiteur appliqué. Il faudra contacter un chargé de clientèle pour en savoir plus. Un fois le service souscrit, le taux applicable sera rappelé sur le relevé de compte.

A noter que certaines enseignes appliquent des taux débiteurs flottants, car indexés sur les taux de marché, le taux de base bancaire ou encore le taux d'usure, c'est-à-dire le taux maximum réglementaire autorisé pour ce type de crédit, remis actuellement à jour tous les mois.

Les agios sont généralement perçus trimestriellement, mais certaines enseignes les facturent mensuellement.

Il existe aussi des cas particuliers. Certaines banques intègrent ainsi dans leurs packages une franchise d'agios, c'est-à-dire un montant d'agios en dessous duquel ils ne sont pas facturés. D'autres, à l'inverse, imposent, généralement aux clients n'ayant pas souscrit de forfait de compte, un minimum forfaitaire d'agios, c'est-à-dire un montant minimum de facturation dont le prélèvement se déclenche au premier euro dans le rouge. C'est le cas, par exemple, à La Banque Postale (1,50 euro par trimestre). Une pratique légale, mais qui peut être considérée comme abusive.