Depuis le début de l’année, les taux fixes immobiliers proposés par les banques française ont baissé de l’ordre d’un tiers de point, pour se situer autour des 2% sur 20 ans. Du jamais vu, estiment tous les courtiers spécialisés. Cette situation devrait convaincre de nombreux Français de franchir le pas de l’achat immobilier.

« Quand le jamais vu devient la norme » : c’est par cette formule qu’Empruntis décrit la situation actuelle sur le front des taux immobiliers. Les barèmes reçus par le courtier spécialisé en ce début de mois d’avril sont de nouveau en baisse. Les dossiers moyens peuvent prétendre actuellement à des taux fixes de 1,80% pour un prêt sur 15 ans, 2,10% sur 20 ans et 2,30% sur 25 ans. Tous sont en forte baisse par rapport à mars, de l’ordre de 15 à 20 points de base. « Les banques semblent toujours aller plus loin dans la course au meilleur taux », s’enflamme Cécile Roquelaure, la directrice de la communication d’Empruntis. « On peut se demander combien de temps ces taux incroyables vont perdurer. »

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, également, du côté du concurrent Meilleurtaux, qui annonce des taux fixes moyens en repli de 20 à 24 points de base pour les bons dossiers : 1,85% pour un prêt sur 15 ans, 2,07% sur 20 ans et 2,38% sur 25 ans. Et les barèmes descendent encore bien plus bas pour les emprunteurs à hauts revenus. « En effet, la concurrence très vive entre les établissements bancaires permet assez aisément l’obtention de décotes », observe Maël Bernier, directrice de la communication du courtier. « Ainsi (…), un excellent dossier pourra se négocier sous la barre des 1,50% sur 20 ans ».

1,50% hors assurances, c’est effectivement le niveau historiquement bas atteint par les meilleurs taux dans certaines villes françaises, note Vousfinancer.com dans son baromètre des « chouchous des banques » : à Metz, Rennes, Nantes ou Toulouse, notamment. « Par rapport au mois de mai 2015 au moment où les taux étaient descendus à un premier plancher, nous parvenons à obtenir des taux inférieurs de 0,15% », constate Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

« Tout le monde est gagnant »

« Dans ce contexte, tout le monde est gagnant », estime le patron de Meilleurtaux, Hervé Hatt, « les banques qui empruntent à des taux très bas et qui prêtent ensuite, aux particuliers, à des taux très bas ». Si on ajoute à cela des « prix stables » et un « prêt à taux zéro bien pensé », Hatt s’attend à un « effet très positif sur les intentions d’achat ».

Pour Maël Bernier, la baisse des taux depuis le début de l’année permet en effet « une économie pour un emprunt moyen de 200.000 euros sur 20 ans de près 8.000 euros (…) mais également une capacité d’emprunt qui s’est appréciée pour une mensualité de 1.000 euros par mois de près de 7.000 euros ! ». Seule ombre au tableau : des prix qui repartent à la hausse dans les grandes villes. Selon le baromètre LPI-SeLoger de février, près des deux tiers des agglomérations de plus de 100.000 habitants ont vu les prix de leurs logements anciens augmenter au cours des douze derniers mois.

« Ces conditions avantageuses devraient permettre à de très nombreux primo-accédants de réaliser leur courant 2016 et pour d’autres, d’envisager la renégociation de leur crédit immobilier » confirme la Centrale du financement. D’autant que, selon ce courtier, le mouvement de baisse n’est pas terminé : « Dans les semaines qui viennent, il est envisageable d’avoir encore des mouvements à la baisse. La concurrence entre les banques reste en effet importante, le crédit immobilier étant le moyen de capter de nouveaux clients. »