La Bourse de Paris, à l'instar des autres places européennes, devrait se montrer une nouvelle fois attentive aux banques centrales pour une semaine qui s'annonce calme, après des séances hésitantes entre la Fed et l'emploi américain.

« Les marchés avancent aujourd'hui sans grande conviction, remontant un jour à la faveur d'une bonne statistique et baissant le lendemain, déçus par une autre statistique », souligne Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, estime quant à lui que la semaine écoulée est « dans la droite ligne des semaines consacrées à l'emploi américain, avec un peu d'engouement au départ avant que la prudence ne l'emporte ».

Places européennes attentistes

Les places européennes ont en effet été suspendues ces derniers jours à la publication vendredi des chiffres sur l'emploi américain pour le mois de mars, principal rendez-vous des investisseurs, alors que le rapport est très important pour la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les bonnes statistiques du marché de l'emploi n'ont toutefois pas permis aux places boursières de terminer la semaine sur une note positive.

Juste milieu à trouver aux Etats-Unis

« Le marché est à la recherche aux Etats-Unis » d'un juste milieu, avance M. Rollin. « Des chiffres trop faibles font craindre la fin du cycle américain et une potentielle récession et des chiffres trop forts une hausse des taux de la Fed ». Avant cela, les investisseurs avaient déjà le regard tourné outre-Atlantique, avec un discours de la présidente de la Fed, Janet Yellen, très scruté mardi dans un contexte marqué par l'incertitude sur la politique de remontée des taux d'intérêt. Finalement, c'est la satisfaction qui a dominé le marché, Mme Yellen ayant joué la carte de la prudence sur la trajectoire des taux, indiquant seulement que des hausses « graduelles » seraient de mise dans les années qui viennent.

Le pétrole toujours surveillé

« La Fed est redevenue un facteur de soutien des marchés » ces derniers temps, estime Frédéric Rollin, soulignant que « Janet Yellen impose son point de vue, celui du soutien de l'économie américaine », après des dissensions au sein du Comité de politique monétaire de la banque centrale (FOMC). La semaine prochaine, qui s'annonce calme, selon lui, devrait une nouvelle fois être animée par la thématique monétaire alors que plusieurs interventions de membres de banques centrales (Fed et Banque centrale européenne), sont attendues, même si aucune annonce ne se profile. « Il serait étonnant de voir un changement de message après des affirmations aussi fortes ces derniers jours », affirme M. Rollin.

Regard vers les banques centrales

Le marché aura d'autant plus les yeux tournés vers les banques centrales dans les jours à venir, qu'il n'aura pas d'indicateurs macroéconomiques majeurs à se mettre sous la dent. Il restera notamment attentif au taux de chômage et à l'indice ISM composite dans la zone euro ou encore à l'indice ISM non facturier américain. En Allemagne, les commandes et la production de l'industrie, toutes les deux pour le mois de février, seront scrutés avec soin, ce secteur étant le pilier de l'économie.

Les rendez-vous de la semaine

A Londres, la principale publication sera celle des chiffres de la production industrielle du mois de février. Les investisseurs y attendront également jeudi le rapport d'activité de Marks and Spencer portant sur son quatrième trimestre. De plus, « le pétrole reste un marqueur important, surtout à l'approche de la réunion du 17 avril à Doha » entre les Etats membres de l'Opep, analyse Christopher Dembik, alors que le marché reste toujours plombé par une surabondance de l'offre.

Enfin, la Chine, où l'activité manufacturière a rebondi en mars, devrait être surveillée par le marché alors que l'indice PMI pour le secteur des services ou encore les réserves de change seront connus la semaine prochaine, fait remarquer Frédéric Rollin. Si la deuxième puissance économique a moins fait l'actualité ces dernières semaines, note M. Dembik, « les inquiétudes sont toujours là, le risque chinois est un risque latent qui reste en toile de fond ».