Le collectif « Vent Debout pour l'emploi », composé de salariés du Crédit Mutuel Arkéa inquiets pour l'autonomie de leur groupe, a annoncé mercredi « des actions retentissantes » à Paris, après l'approbation par Bercy d'un changement de statuts de l'organe central du groupe bancaire breton.

« Le collectif prépare ses bonnets rouges et gris pour des actions retentissantes », indique-t-il dans un communiqué, sans plus de détail. Interrogée par l'AFP, la porte-parole du collectif, Anne-Katell Quentric, a simplement précisé que ces actions se tiendraient à Paris au cours du mois d'avril.

Le 24 janvier, plus de 10.000 personnes, dont de nombreux élus, des administrateurs de caisses locales et des acteurs économiques, s'étaient rassemblées à Brest à l'appel de ce collectif pour réclamer « le maintien de l'emploi et des centres de décision en région ».

Une « menace pour l'autonomie » d'Arkéa

Le CMA et son organe central, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), se déchirent depuis des mois autour d'une refonte statutaire voulue par ce dernier, mais décriée par le premier qui y voit une menace pour son autonomie.

Le Crédit Mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations du Crédit Mutuel Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif Central ainsi que celles de 20 filiales spécialisées, avait obtenu en janvier du tribunal de grande instance (TGI) de Paris l'annulation du premier projet de réforme statutaire, voté à une majorité de plus de 86% en assemblée générale en octobre.

La Confédération avait riposté en annonçant son intention de faire appel de cette décision puis en soumettant au vote lundi dernier une nouvelle mouture de son projet de réforme, adopté à plus de 85% des voix de l'assemblée générale.

Contre « l'enterrement programmé » d'Arkéa

Le régulateur du secteur bancaire français, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), et le ministère des Finances ont indiqué vendredi approuver l'adoption de ces nouveaux statuts, déclenchant la colère du CMA et de ses salariés. Le groupe bancaire, dont le siège se trouve près de Brest, a réaffirmé dans un communiqué « sa ferme opposition à la réforme, alors que les statuts en question sont entachés de graves illégalités ».

Nous nous « opposons à l'enterrement programmé par Michel Sapin du Crédit Mutuel Arkéa », indique le collectif breton dans son communiqué, estimant qu'une telle réforme détruirait 5.000 emplois directs et indirects en Bretagne.