Le gouvernement socialiste français a lâché du lest lundi sur certains points de sa réforme du droit du travail qui cristallisaient la colère des syndicats et de la jeunesse et divisaient la majorité de gauche à un an de l'élection présidentielle.

« C'est donc à un nouveau départ de ce texte que j'appelle », a déclaré le Premier ministre Manuel Valls, en présentant aux partenaires sociaux une version amendée du projet de loi qui avait fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français la semaine dernière.

La nouvelle version du texte renonce notamment à créer un plafond pour les indemnités que les juges peuvent attribuer aux salariés en cas de licenciement abusif, une disposition rejetée par l'ensemble des syndicats. « Le choix que nous faisons aujourd'hui est donc d'en rester à un barème indicatif dans la loi, qui sera une aide pour les juges (...) mais pas un carcan », a déclaré le Premier ministre.

FO demande toujours le retrait du texte

De même, la nouvelle mouture ne permettra pas - contrairement à ce qui avait été envisagé initialement - à un employeur de petite ou moyenne entreprise d'introduire unilatéralement des souplesses dans le temps de travail. Le nouveau texte renforce également le contrôle du juge sur les licenciements économiques.

Malgré ces inflexions, le syndicat contestataire Force Ouvrière a maintenu ses appels à un retrait pur et simple du texte, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 24 mars. « Je viens de confirmer au Premier ministre, au nom de FO, faute de suspension, la demande de retrait du projet de loi », a indiqué sur son compte Twitter son secrétaire général Jean-Claude Mailly.